FMJ MtlSainte Marie de l’Incarnation, ursuline au Québec, 1672
Frère Thomas
Is 25, 6-11 ; Ps 33 ; Mt 5, 1-12
30 avril 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Sainte Marie de l’Incarnation, contemplative dans l’action

« Vous connaîtrez l’Amour du Christ
qui surpasse toute connaissance » (Ép 3,19).
Cette prière de saint Paul,
dans l’épître aux Éphésiens,
s’applique admirablement
à sainte Marie de l’Incarnation.
Elle a fait l’expérience de l’Amour du Christ
d’une manière toute spéciale.

Née à Tours en 1599,
mariée à l’âge de 17 ans,
la voilà veuve à l’âge de 19 ans.
De ce mariage naîtra un fils.
Elle se retrouve ensuite chez son beau-frère,
au service de son entreprise
sur les bords de la Loire.
Et c’est durant ces années de travail
que Dieu fera irruption dans sa vie.
Elle entrera chez les Ursulines en 1631,
à l’âge de 32 ans.

Mais voilà qu’un appel dans l’appel retentit en elle,
celui de partir en mission en Nouvelle-France.
C’est en 1639 qu’elle débarquera au Canada
avec quelques compagnes.
Elle construira un monastère dans la ville de Québec,
et s’affairera à prendre soin des filles autochtones.
Elle s’applique à étudier
les langues iroquoises et algonquines,
langues pour lesquelles elle composera
dictionnaires et catéchismes.

Marie de l’Incarnation est le nom de religieuse qu’elle prit.
Elle vivra une vie mystique intense,
tout en étant bien ancrée dans l’action.
Bossuet l’appellera
« la Thérèse de chez-nous
et du Nouveau-Monde. »
Sa vie sera au cœur de la Trinité.
Épouse du Verbe Éternel,
elle se découvre fille du Père,
engendrée par le Père
dans la force de l’Esprit à la Vie de Dieu.

Mais étant épouse du Christ,
elle aura à cœur de servir l’humanité
qu’Il S’est acquise par son sang.
Déjà avant d’entrer chez les Ursulines,
Marie reprenait devant son entourage
les prédications qu’elle avait entendues
à l’église paroissiale.
Elle faisait des dons aux pauvres,
et rappelait aux domestiques de son hôte
leurs devoirs de chrétiens.

Dans l’apostolat, Marie a porté avec le Christ
la détresse du monde.
Elle a participé à son mystère de mort et de résurrection.
C’est ainsi le sens qu’a pris pour Marie
son départ pour la Nouvelle-France.
Elle a vécu les Béatitudes.

Comme Marie de l’Incarnation,
nous habitons tous dans ce qui a été la Nouvelle-France.
Certains y sont nés,
certains y ont leur ascendance depuis des générations.
D’autres sont arrivés plus ou moins récemment.
Tous, nous sommes appelés à vivre
le mystère de la mort et de la résurrection,
au cœur de la ville de Montréal où nous habitons.
Avec sainte Marie de l’Incarnation,
nous pouvons vivre une vie de contemplation,
de relation au Christ, au cœur de nos diverses activités.

« Que le Christ habite en vos cœurs par la foi :
restez enracinés dans l’amour,
établis dans l’amour » (Ép 3,17).

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux ! » (Mt 5,12)

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