FMJ MtlMercredi, 1ère Semaine de l’Avent – A
Frère Thomas
Is 25, 6-10a ; Ps 22 ; Mt 15, 29-37
4 décembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus, venu pour nous sauver, dans notre corps.

Lorsque Jean Baptiste, emprisonné par Hérode, fait demander
si Jésus est le Messie qui doit venir ou s’il faut en attendre un autre,
Jésus lui donne la réponse :
« Les aveugles voient, les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés
et heureux qui ne trébuchera pas à cause de moi. » (Mt 11, 5-6)

Si Jésus est venu sauver tout l’homme,
Il commence cependant par s’occuper de son corps,
car l’homme est d’abord corps.
Ainsi Jésus guérit beaucoup de malades.
Puis Jésus prend la peine de nourrir toute cette foule.

Si nous regardons toutes les activités de Jésus,
nous constatons qu’Il passe un temps considérable
à accueillir toutes sortes de malades,
et à les guérir de façon surnaturelle.
Jésus n’est cependant pas un guérisseur
et guérir ainsi les malades n’est pas son but premier.
Ce qu’il cherche d’abord, c’est d’annoncer le règne de Dieu.
Et à ce propos, il est remarquable
que jamais Jésus ne réclame d’argent pour ses guérisons,
pour aucun de ses miracles d’ailleurs.

Mais si Jésus est le Fils de Dieu fait homme,
fait chair, c’est d’abord à la chair, au corps
que s’adresse son message de Salut.
Que signifierait tout l’enseignement de Jésus
sur le règne de Dieu – et cet enseignement est considérable –
s’il n’était accompagné de signes corporels !

Jésus est ainsi dans la droite ligne des prophètes d’Israël :
de Moïse, qui fait sortir le peuple de l’esclavage d’Égypte,
qui fait jaillir l’eau au désert
et que pour qu’ils aient la manne.
D’Élie qui manifeste la puissance du Seigneur
avec l’embrasement des taureaux sur le Mont Carmel ;
de Jérémie, d’Ézéchiel, d’Osée et de tant d’autres,
qui miment et vivent ce qu’ils annoncent.

Si Jésus vient sauver les humains,
c’est d’abord dans leurs corps que ce Salut se manifeste,
car ils sont d’abord corps.
Si Jésus vient épouser la condition humaine,
c’est dans le corps qu’Il vient le partager…
pour le meilleur et pour le pire (dans sa mort sur la croix).

Le verset d’Isaïe qui prophétise le Messie
Il a pris sur lui nos infirmités,
Il s’est chargé de nos maladies, (Is 53)
peut aussi bien s’appliquer à Jésus qui guérit les malades,
qu’à Jésus qui souffre sa Passion.
Et le péché – dont Jésus vient nous délivrer –
est toujours accompagné de signes de dégradation des corps.

Si par exemple je vole, je me sentirai mal dans mon corps,
et si quelqu’un a le malheur de me prendre sur le fait,
je deviendrai violent envers lui.
Alors que la foi en Jésus – si elle est véritablement foi,
rencontre avec la personne de Jésus –
nous restaure dans nos corps :
elle n’enlève pas automatiquement toutes nos maladies
(parfois elle en enlève, et il importe que nous en rendions grâce !)
mais elle rétablit nos corps dans la paix en les ajustant à leur vocation à l’éternité.

Jésus a aussi le souci de nourrir la foule.
Il pourrait s’en passer, Il pourrait renvoyer tous ces gens chez eux,
mais Jésus tient encore à la nourrir sur place.

Là encore, Jésus, le Sauveur des humains, s’occupe des corps humains.
Déjà, le prophète Isaïe annonçait pour tous les peuples
un festin de viandes grasses et de vins capiteux.
Pour Jésus la table est très importante.

Combien de révélations ou de gestes significatifs
n’a-t-Il pas fait pendant qu’Il était à table !
Et c’est un repas que Jésus a choisit
pour instituer l’Eucharistie, mémorial à jamais,
où Jésus donne son corps en nourriture à nos corps.

Ici au Sanctuaire du Saint Sacrement,
nos corps se nourrissent du Corps du Christ
et le contemplent à longueur de journées.
Nos corps sont apaisés, guéris en dedans
– si nous le voulons –
pour que le salut nous envahisse… et que par nous,
il rayonne sur toute la ville !
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