FMJ MtlJEUDI – OCTAVE DE PÂQUES – C
Frère Thomas
AC 3, 11-26 ; Ps 8 ; Lc 24, 35-48
4 avril 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus ressuscité, Bonne Nouvelle unique, annoncée par les Écritures

Voilà que les apôtres, par la bouche de Pierre,
sont devenus de fervents annonciateurs
de la Résurrection du Christ.
Pierre appelle les habitants de Jérusalem à la conversion,
et il argumente avec l’Écriture Sainte.
Dans l’Évangile, Jésus apparaît aux apôtres
à la fois le même qu’avant
(Il se laisse toucher, Il mange)
et différent (il entre toutes portes closes).
La résurrection est un état radicalement nouveau pour l’humanité.
Avec Pâques, nous voici porteurs pour toute l’Humanité
d’une nouvelle unique, dont la portée est infinie
et dont nous n’aurons pas fini de constater l’impact.

Pierre et Jean ont offert au boiteux
mendiant au Temple de Jérusalem
la guérison venant de Jésus ressuscité.
Pierre est alors, de fil en aiguille,
amené à annoncer le Christ ressuscité.
Il l’annonce à partir de l’Écriture Sainte,
comme Jésus l’avait fait pour ses apôtres.
Le Dieu de nos pères a glorifié son serviteur (Ac 3,13)
ainsi que l’annonçait Isaïe,
dans le quatrième chant du Serviteur aux chapitres 52 et 53.
Moïse aussi avait annoncé un prophète semblable à lui :
que le peuple d’Israël se devait d’écouter
(au livre du Deutéronome chapitre 18).

Une autre prophétie de la résurrection
se trouve dans le Psaume 15 :
…mon cœur s’est réjoui,
ma chair reposera dans l’espérance (…)
Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption (v. 9,10).

Pierre a cité ce psaume dans son discours après la Pentecôte
et nous en avons eu la lecture lundi dernier.
Une autre prophétie est éloquente.
Au chapitre 6 du livre d’Osée (v. 1-2) :
Retournons vers le Seigneur ;
Il a déchiré, Il nous guérira (…)
après deux jours Il nous fera revivre,
le troisième jour Il nous relèvera
et nous vivrons en sa présence.

Un jour un Juif messianique
– qui avait accueilli Jésus dans sa vie – disait :
« Si Jésus n’est pas le Messie,
alors les prophéties de l’Ancien Testament ont menti ».

*

Frères et sœurs, notre foi en Jésus ressuscité
est-elle enracinée, est-elle solide ?
Savons-nous que la Bible l’a déjà annoncée
des centaines d’années avant sa venue sur la Terre ?
Sommes-nous des fils et des filles du Concile Vatican II,
qui nous exhorte d’abord à connaître la Bible,
avant de nous moderniser,
afin de véritablement connaître le Christ ressuscité
en qui nous avons mis notre foi !
Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ,
disait St Jérôme au 4e siècle !
Si notre foi au Christ est faible,
comment la transmettrons-nous aux jeunes générations
qui ont soif de vérité et d’authenticité !

Nous pouvons pour cela nous mettre à l’école des apôtres
dans leur première évangélisation.
Si nous connaissons le Christ et l’aimons,
d’abord dans Sa Parole, nous saurons bien
– avec l’aide de l’Esprit Saint, en Église –
en parler et en vivre
de façon à toucher les cœurs de nos contemporains.

De fait la nouvelle de Jésus ressuscité est unique au monde.
Lorsqu’un journaliste demandait
au théologien orthodoxe Olivier Clément
quel était selon lui l’événement le plus marquant
de l’année écoulée, sans hésiter il répondait :
« la célébration de la Pâque. »
Pourquoi cela ?
Parce qu’avec la résurrection du Christ
une vie radicalement nouvelle survient en notre humanité,
qui est la transformation de l’ancienne vie
en notre âme et en notre corps.

Jésus ressuscité est le même qu’avant.
Ses disciples peuvent le toucher, Il mange devant eux
et Il garde les plaies de sa Passion.
Ce n’est pas un esprit immatériel.
Mais il n’est plus soumis aux contraintes de l’espace et du temps.
Il sort du tombeau en laissant le linceul affaissé.
Il entre dans le Cénacle où se trouvent les disciples
toutes portes closes.
Il apparaît à plusieurs endroits à la fois.
Il doit se faire reconnaître par des paroles, par des gestes.

Jésus ressuscité n’est pas un cadavre ramené à la vie sur la Terre.
Ce n’est pas le prolongement de notre vie sur la Terre
avec les maladies, le vieillissement que Jésus nous offre.
Que cette vie-là s’arrête un jour et qu’une autre advienne !
C’est une vie renouvelée, avec notre corps,
embelli rajeuni et transfiguré,
que Jésus nous offre en sa résurrection.

La religion chrétienne n’est pas une religion éthérée.
Au contraire, elle accorde une grande dignité au corps humain,
depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle,
dans sa réalité sexuée, dans sa sexualité.
Car notre corps sur la Terre est appelé à la résurrection !
C’est avec notre corps de cette Terre – transfiguré –
que nous vivrons au Ciel.

Certes au moment de la mort, notre âme se sépare de notre corps,
mais c’est pour être unie au corps du Christ ressuscité
– que nous recevons déjà d’ans l’Eucharistie –
et dont nous sommes les membres chacun pour notre part,
en attendant la résurrection de nos corps à la fin des temps.
Voilà ce qu’annonce toute la Bible,
toute la Révélation en Jésus-Christ.

Si nous savions la Bonne Nouvelle dont nous sommes les porteurs,
nous le crierions davantage et sans complexe par toute notre vie !
Si le monde savait la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité,
il courrait après chaque baptisé
pour mieux la connaître et mieux en vivre !
N’ayons crainte, frères et sœurs, comme chrétiens, sur cette Terre,
nous ne serons jamais au chômage !

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