FMJ Mtl7e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – A
Frère Patrick
Lv 19, 1-2.17-18 ; Ps 102 ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48
23 février 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Deviens qui tu es

Cette proclamation chantée est belle
mais transforme en musique une parole qui est tranchante.
Une parole qui peut même faire violence.
Si dans cette assemblée il n’y avait qu’une personne,
une personne dont la vie ait été blessée de grande violence,
une personne qui aurait vu en face son ennemi,
que cet ennemi soit même le père, la mère,
le frère, la sœur, le conjoint,
s’il y a une personne qui de ce fait
ait été choquée par cette parole de Jésus,
la ressentant comme une violence faite à sa souffrance,
à celle-là, je voudrais commencer par dire deux choses.

D’abord une chose sur Jésus.
Jésus connaît cette situation.
Jésus connaît cette souffrance.
Jésus la voit,
Jésus accueille ces sentiments que cette parole fait naître.
Et Jésus les respecte.
Mais aussi Jésus a voulu aujourd’hui
que cette personne entende cela, ici.
Pourquoi ?
Pour lui offrir une libération.
Parce que ces souffrances provoquent bien souvent
‒ et soyons franc ‒ haine, rancune,
désir obsédant de vengeance,
frustration, dépression, agressivité, déclassement social.
Et donc ce qui est dans le cœur et qui souffre,
est source malheureusement d’aliénation.

Voilà pourquoi Jésus, aujourd’hui,
donne une parole provocante,
mais qui vient chercher une personne,
si elle est là, pour la libérer.

La deuxième chose que je voudrais dire à cette personne
‒ et peut-être elles sont plusieurs ‒
c’est que Jésus n’est pas un terroriste de la vertu,
au sens où il donne un commandement
à exécuter tout de suite ou jamais.
Il nous indique un but,
Il nous ouvre un chemin qu’Il a ouvert le premier,
qu’Il a reconnu le premier : c’est un pionnier !
Il a la carte en main, Il a connu tous les obstacles.
Mais surtout sur ce chemin qu’Il vous ouvre,
et dont Il vous indique le but,
Il vous laisse du temps.
Il vous accompagne même pendant tout ce temps,
fut-il long.

Quel temps vous donne-t-Il ?
Le temps de la gradualité de la compréhension.
Le temps de la gradualité de l’intériorisation,
de la gradualité de l’acceptation de cette Parole
pour que son offre de libération vous la preniez pour vous-même.

Alors devant une parole aussi choquante et violente pour certains,
retenons ce que nous dit Saint Paul
dans l’Épître aux romains au chapitre 12 :
Ne vous modelez pas sur le monde présent
mais que le renouvellement spirituel de votre jugement
vous transforme (2).
Que le renouvellement spirituel de votre jugement
vous transforme et pour cela,
il faut entendre des paroles de ce genre
pour transformer spirituellement un jugement naturel, mondain,
normal d’une certaine manière, même s’il fait des dégâts.

Que le renouvellement spirituel de votre jugement
vous transforme et vous fasse découvrir ce qui est bon
et quelle est la volonté de Dieu. (Id.)
Voilà !
Or la volonté de Dieu, écrit-il plus loin dans une autre épître,
c’est que vous soyez saints
dans toute votre conduite.

Alors le message de ce dimanche en fait,
se résumerait en trois mots :
libération, sainteté, gradualité.
Libération parce que le Seigneur Jésus
est le libérateur par sa Pâque.
Par sa Passion, sa Résurrection,
son Ascension et l’effusion du Saint Esprit,
Il veut nous partager cette liberté
qu’Il a acquise pour la distribuer.

Libération, sainteté.
Cette liberté est en vue de devenir plus.
D’être plus.
De rejoindre une plénitude qui s’appelle sainteté (j’en reparlerai).
Libération pour la sainteté, par un chemin de gradualité,
par un chemin progressif,
un chemin plein de patience en ce qui me concerne,
de devenir, de recherche, de tâtonnement, d’hésitation,
un chemin personnel de croissance.
La libération est un don,
la sainteté est un don,
et la gradualité de notre chemin
est toujours accompagnée par la grâce.

Alors nous pouvons en toute confiance,
nous pencher un peu plus près sur le Livre des Lévites
et sur l’Évangile pour voir comment déjà
le premier peuple de l’Alliance
avait reçu un appel à la sainteté extrêmement clair et présent
dans le Premier testament,
et comment Jésus, recevant cet héritage,
l’approfondi et le renouvelle.

« Soyez saints ! » (Lv 19,1)
Soyez saints est l’appel qui retenti dans le Livre des lévites.
Alors, ce n’est pas un impératif catégorique au sens moral de :
tu dois être comme ça et je te surveille jusqu’à ce que tu y sois.
C’est une investiture, frères et sœurs,
c’est comme quand Jésus dit à Pierre :
« Sois le chef de mes brebis » (cf. Jn 21,17).
Je te donne une responsabilité.
Je te donne une tâche et puis tu vas l’accomplir.
Tu découvriras peu à peu ce que cela veut dire.
Soyez saints : voilà le don que Je vous fais,
voilà la tâche que Je vous confie,
voilà l’investiture, l’appel, la vocation,
la convocation que Je vous lance.

Dans une parabole, un bon serviteur
qui avait fait fructifier les talents de son maître,
s’entend dire, « sois le chef de dix villes ».
Je t’investis d’une grandeur.

Soyez saints parce que Je suis saint, poursuit le texte (Lv 19,2).
C’est un lien causal pour prendre des mots un peu compliqué.
La cause de cet appel, la cause de ce don,
la cause de cette charge, elle est pour vous.
Elle est en Moi, dit Dieu.
Parce que Je suis saint, soyez comme Je suis, grâce à Moi.
Par vous-même c’est impossible,
vous n’êtes pas constitué dans la sainteté.
Moi, Je le suis.
Soyez ainsi par Moi.
Cette investiture que Je vous donne,
Je vous la donne parce que Je vous investis de ma propre sainteté.
Voilà !

Dieu seul est saint !
Nous ne pouvons pas réaliser ce programme.
Nous ne pouvons qu’être sanctifiés par le Saint.
C’est impossible d’y arriver tout seul
mais nous pouvons y arriver
par l’imprégnation, par la communion et par la participation.
Dieu m’imprègne de sa sainteté,
et comme une huile imprègne ma peau,
Il me consacre par le Saint Esprit,
me donne l’onction sainte, Il m’imprègne.

À partir de là je peux communier à sa sainteté,
c’est-à-dire me lier librement par l’amour
et par la foi dans une relation personnelle
afin de participer, d’entrer dans une participation,
c’est-à-dire non pas une absorption en Dieu
mais dans un vis-à-vis, dans une grande ressemblance,
dans une grâce qui me fait participer, dans un plein.
Un don de participation qui n’est ni un mérite,
ni même une récompense, ni même un droit.
Investi, c’est-à-dire appelé à une charge.
Investi, c’est-à-dire recevant le don de la sainteté
par imprégnation, communion et participation.

Qu’est-ce que c’est alors la sainteté ?
C’est la vie en plénitude.
Oubliez les statues et les tableaux et les vitraux,
avec les pauses et les regards au ciel et les beaux atours.
Ce sont des représentations et elles nous aident.

Mais qu’est que c’est que la sainteté ?
C’est la vie en plénitude.
Ça veut dire quoi ?
La vie en plénitude, c’est l’état de celui qui jouit de son être
en toute liberté, dans un plein déploiement
et une totale souveraineté de lui-même.
C’est un être qui ne subit rien,
qui n’est dominé par rien,
et qui établit avec tout ce qui n’est pas lui
une relation ouverte d’innocence, de vérité,
et d’amour et de justice.
Voilà le saint !

Il n’y a que Jésus qui soit comme ça.
Voilà pourquoi quand Il nous investit,
quand Il nous appelle à cela,
Il nous donne ce qu’Il est :
son Esprit Saint, son Corps saint, son Âme sainte,
son Sang saint, son Humanité sainte.

La sainteté, la vie en plénitude et c’est notre désir.
Pourtant, nous ne voulons pas ressembler
à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,
et c’est notre droit
ou à Saint Pierre Julien Eymard et c’est aussi notre droit.
Mais nous avons tous envie d’avoir entre les mains
un être réalisé, plein, qui subsiste,
qui ne soit pas dominé, qui ne soit pas opprimé,
qui soit qui il est en toute liberté.
Ça c’est le désir de la sainteté.
Alors quand Jésus nous dit soyez saints,
Il nous dit devenez ce que vous voulez être.

Le problème, et il y en a un,
c’est qu’il y a quelque chose qui casse tout cela
ou qui abîme, qui dégrade et qui nuit et qui ruine.
C’est la jalousie.
C’est la jalousie qui provoque l’envie,
qui se déploie en rivalité, en convoitise,
et surtout en violence.
Et c’est ce problème là que va traiter particulièrement l’Évangile :
la violence avec sa spirale de représailles, de vengeance.
Et cette mécanique là dans laquelle nous naissons
‒ parce qu’elle nous enveloppe par le monde et
nous y sommes immergés ‒ nous atteint par capillarité.
Elle se traduit même dans des structures
mauvaises, sociales, économiques, juridiques.

Ce mécanisme là est une illusion.
Il nous demande de fonctionner selon lui et comme lui
et de l’alimenter.
Mais c’est complètement illusoire et mensonger
et cela mène vers la mort.
C’est ça le problème.

Alors c’est pourquoi Dieu intervient par la Loi de Moïse
et la loi spirituelle donc issue du Saint Esprit dans l’Évangile.
Alors l’Église va dire au gens,
à nous tous qui naissons dans ce monde
où il y a la spirale de la violence qui ne cesse de tourner,
l’Église va arrêter le mécanisme :
au moins dire : stop, attention, regardez !
J’objective devant vous le piège dans lequel vous tournez.
Il y a une vérité que je vais démasquer
sous l’illusion de cette violence qui se mord la queue.

Il va falloir enrayer cette mécanique.
Voilà pourquoi Je te dis à toi peuple choisi,
tu n’auras pas de pensée de haine contre ton frère.
Tu ne te vengeras pas.
Tu n’auras pas de rancune.
Et par là, tu aimeras ton prochain comme toi-même.
C’est donc un grand don que cette Loi.
C’est une grande aide.
Merci pour cette Loi !
Elle démasque le piège.
La seule limite, c’est que le monde qui doit s’appliquer cette Loi,
c’est un monde clos : ce sont les coreligionnaires,
ce sont les circoncis.
Et ça devient un monde auto-suffisant, auto-référencé,
une nationalité, un nationalisme exclusif.
Donc en dehors des frontières de mon peuple qui est mon prochain,
de tous ceux qui sont circoncis comme moi et qui partage ma foi,
je peux haïr : ce sont des ennemis
parce qu’ils ne connaissent pas Dieu.
Et je les hais d’une haine parfaite – Psaume 138(139).

Un système qui est bon mais qui se pervertit.
Pourquoi ?
Parce qu’il fonctionne sur une simple limitation de la violence.
Une proportionnalité œil pour œil, dent pour dent,
main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure,
blessure pour blessure,
et une meurtrissure pour une meurtrissure.
C’est cela la loi complète du talion.
Tu peux faire payer à l’autre le tort qu’il t’a fait
mais c’est proportionnel, strictement proportionnel.

En gros cela veut dire que l’on minimise la violence
mais on ne l’extirpe pas.
Elle tourne toujours,
simplement elle ne prend plus les formes d’un cancer.
Mais le virus est là ; l’infection est là.
Alors Jésus reprend cet héritage
qui est bon mais qui est insuffisant.
Il le reprend et sans l’abolir,
parce que si déjà on arrive à cela, c’est quand même mieux
que de laisser libre cours à toutes les violences,
donc, sans l’abolir, Il va l’approfondir.
Et notamment en subvertissant la notion de méchant.

Le méchant dans la Bible, c’est celui qui ne connaît pas Dieu.
C’est l’impie, c’est celui qui ne suit pas les commandements
et Ézéchiel au chapitre 33 verset 11 fait dire à Dieu,
« Je ne veux pas la mort du méchant
mais qu’il se convertisse et qu’il vive. »
Et c’est là-dessus que Jésus va insister.
Nous n’allons plus diviser l’humanité
entre les circoncis et les incirconcis,
les bons et les méchants, les juifs et les non-juifs,
nous allons tous les mettre sous la Miséricorde
et sous le projet bienveillant de Vie de Dieu.

Un méchant n’est pas définitivement méchant,
un incroyant n’est pas définitivement incroyant.
Et même un mafioso n’est pas définitivement mafioso, à la limite.
Dieu veut qu’il change de vie et qu’il vive.
Pace que comme il vit, il ne vit pas en fait, le pauvre.
Et Dieu lui réserve aussi une bénédiction,
un grand don pour qu’il goûte la liberté et la vie.
Qu’il goûte la sainteté.
« Je ne veux pas la mort du méchant
mais qu’il se convertisse et qu’il vive. »

Alors la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, etc.
ne suffit pas.
Pour faire comprendre cela, Jésus va prendre
trois situations connues à son époque :
le soufflet, le procès, la réquisition (j’y reviendrai)
mais qui sont en fait trois situations types,
globales, générales, universelles
c’est l’insulte, la spoliation, l’oppression.

L’insulte.
Si on te gifle sur la joue droite… (Mt 5,39).
Alors si je fais ça avec ma main droite, moi qui suis droitier,
je vous touche de la paume sur votre main gauche. D’accord ?
Pour que je vous touche sur la joue droite,
il faut que je fasse comme ceci, du revers de la main.
C’est une offense terrible !
Elle est punie de 400 doucîmes.
C’est une offense préméditée
parce que ce n’est pas un geste naturel.
Si tu es insulté à ce niveau-là,
d’une manière ou d’une autre, silence.
Tu tends l’autre joue. Pourquoi ?
On est dans le registre parabolique
mais pour permettre à l’autre une prise de conscience :
« Pourquoi me frappes-tu dit Jésus pendant sa Passion.
Si j’ai mal parlé, témoigne du mal.
Si j’ai bien parlé, pourquoi ? » (Jn 18,23)
Insulté, Il ne rendit pas l’insulte.
Une abstention de réaction qui dépend d’une maîtrise
non pas héroïque mais spirituelle,
va ou peut (ce n’est pas automatique)
provoquer une prise de conscience chez l’autre
et peut-être le faire pleurer.

Spoliation.
Si quelqu’un te fait un procès et veut prendre ta tunique,
là tu es en situation d’avoir lésé quelqu’un
parce que si on te fait un procès, c’est qu’il y a une raison.
L’autre s’est senti lésé donc il te fait un procès.
Il veut que son droit soit respecté parce que toi
selon lui, tu as enfreint son droit. Stop !
Il veut prendre ta tunique, laisse-lui ton manteau.

Pour faire un petit détour par la Bible pour bien comprendre cela,
il y en a un à qui on a retiré sa tunique par jalousie,
c’est Joseph, le préféré de Jacob,
et ce sont ces frères qui lui ont fait cela
et ils l’ont jeté dans la citerne pour l’éliminer par jalousie.
La tunique, c’est l’autre façon pour la personne d’être présente.
Quand Jacob doit bénir Isaac ou Ésaü
– on ne sait pas trop – on lui présente la tunique
avec l’odeur d’un de ses fils.
Elle est donc trompeuse.
Il reconnaît ainsi l’un de ses fils à l’odeur de la tunique.
Dépouillé quelqu’un de sa tunique,
c’est le dépouillé de lui-même.

Alors quelqu’un te fait un procès
et veut te dépouiller de toi, te spolier,
tu donnes ton manteau.
C’est quoi le manteau ?
Pour le pauvre, c’est l’abri.
C’est la seule chose qu’on n’ait absolument pas le droit
de lui garder en gage pendant la nuit.
Tu ne peux pas garder le manteau d’un pauvre en gage.
Tu n’as pas le droit, c’est dans la Loi de Moïse,
parce qu’il va dormir dedans.
C’est sa seule protection, c’est sa dignité.

Quand on veut te prendre, te spolier de ta personne,
donne ta dignité.
Ou alors encore dans le Premier livre de Samuel,
quand Jonathan quitte ce pacte d’amitié avec David
‒ tel est le signe de ce pacte ‒
il lui donne son manteau signe de fraternité.

Alors si on te fait un procès,
si on engage contre toi une procédure
pour avoir, pour t’avoir,
eh bien tu donnes quelque chose en signe de fraternité.
Tu engages un rapport fraternel, tu donnes ton manteau.
Tu désamorces la violence institutionnelle de la justice
par l’amour fraternel.

Troisième situation type, l’oppression.
Mais là Jésus parle de la situation normale
des militaires romains en Palestine.
Un militaire pouvait requérir n’importe qui sur son chemin
pour porter son fardeau, son équipement pendant un mille.

On te retient pour porter pendant un mille, faisant deux,
c’est-à-dire tu t’engages dans ce qui d’abord
t’a saisit comme une contrainte,
une corvée, une chose oppressante,
tu t’y engages librement et tu fais le double,
c’est-à-dire tu redoubles cette réalité.
Tu la retournes et tu lui montres la doublure
comme un manteau.
Là, il va y avoir une rencontre personnelle :
tu en fais deux milles avec lui.

Et Jésus a porté nos fardeaux et Il a fait tout le parcours
et même plus pour nous parce qu’Il est allé jusqu’à la mort
‒ ce qui est déjà le parcours de tout un chacun ‒
mais jusqu’au Ciel.
Il a doublé le parcours, le chemin.

La loi du Talion de suffit pas.
Dans ces trois situations types
d’insulte, de spoliation et d’oppression,
il y a un moyen spirituel de désamorcer cette violence
qui casse la paix et la beauté du monde.
Tu aimeras donc ton prochain, tu aimeras ton ennemi,
c’est dans la suite de tout cela.
Tu aimeras ton ennemi non pas par tes propres forces
mais tout simplement parce que tu vas recevoir peu à peu
si tu acceptes d’écouter,
la communication d’une bonté extrême
d’une bonté toujours à l’œuvre,
éblouissante, tendre, proche, secourable.
C’est la Bonté de Dieu qui n’est pas dans la nature
mais qui se communique à toi, qui est donnée.
Tu t’en imprègneras.

Aujourd’hui même par la Parole,
par l’Eucharistie, par l’échange fraternel,
cette bonté te rejoint.
Tu t’en imprègnes ; tu y communies ; tu y participes
et elle transforme spirituellement ton jugement
jusqu’à apprivoiser tous les fauves qui sont en toi,
jusqu’à adoucir les océans d’amertume qu’il peut y avoir en toi,
et éclairer les nuits, celles qui ne sont pas étoilées,
celles qui sont la nuit du cachot et de la prison.

Et ainsi, par Jésus Christ,
le Saint qui n’a pas rendu l’insulte à l’insulte,
qui s’est laissé dépouiller de sa tunique,
et qui a porté tous nos fardeaux,
et qui nous a aimés alors que nous étions ses ennemis,
par Jésus, devient qui tu es,
un saint en sa présence.

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