FMJ MtlMardi, 14e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Thomas
Os 8, 4-7.11-13 ; Ps 113b ; Mt 9, 32-38
8 juillet 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Des bergers pour les brebis, des ouvriers pour la moisson

Voyant les foules, Jésus eut pitié d’elles,
parce qu’elles étaient déprimées et tristes,
comme des personnes qui sont seules
et sans rêve pour leur vie.
Il dit alors à ses disciples :
« La crise est profonde,
et ceux qui vont rendre espoir aux gens sont peu nombreux.
Priez donc le Seigneur de toute espérance
de former des personnes
pour sortir tous ces gens de leur déprime. »
C’est ainsi que nous pourrions traduire,
en des termes de notre époque,
ce que dit Jésus aujourd’hui.

Pourtant Jésus ne dit pas tout à fait cela.
Il parle de brebis et de bergers,
ainsi que de moisson.
Ce sont là des images agricoles ;
même si nous sommes citadins,
nous pouvons nous représenter ces réalités rurales.
Un berger conduit ses brebis vers de bons pâturages
pour qu’elles puissent paître le plus convenablement possible.
La moisson, c’est lorsque le blé est mûr
et qu’il ne reste plus qu’à le couper
et à engranger le grain.

Ainsi lorsqu’il voit les foules fatiguées, abattues
– déprimées nous dirions aujourd’hui –
Jésus voit des brebis qui n’ont pas de berger
pour les guider vers les bons pâturages.
Et lorsqu’Il évoque la nécessité de guides pour ces foules,
Il demande de prier Dieu ;
non pas de former des spécialistes
pour un travail plutôt complexe
de restauration des gens dans leur espérance,
mais d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.

Autrement dit les pâturages sont là…
Il s’agit simplement d’aider les foules à les trouver.
Et les blés ont poussé, ils sont mûrs…
il s’agit simplement de les couper et de les engranger.

Quels sont donc ces bons pâturages ?
Ce sont des lieux où des personnes
vivent de l’Esprit de Jésus Christ.
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom
– dit Jésus – Je suis là au milieu d’eux. » (Mt 18,20)
Cela peut être une famille, un groupe d’amis, une communauté.
Cela peut être un lieu de prière ouvert à tout venant,
comme ici au Sanctuaire du Saint Sacrement.

Si des hommes, des femmes, sont guidés vers ces lieux,
d’une manière ou d’une autre,
alors quelque chose de leur fatigue, de leur abattement,
de leur déprime, est pris en charge.
Cela demande toutefois de leur part un acte de foi.
Ainsi donc annoncer l’Évangile ce n’est pas bien compliqué.
C’est indiquer aux foules ces pâturages de l’Esprit Saint.
Cela peut ne consister parfois qu’à l’indiquer par notre vie.
Si notre déprime disparaît – ou du moins qu’elle diminue –
lorsque nous venons au Sanctuaire du Saint Sacrement,
les gens qui vont nous croiser le verront.
S’ils embarquent ou non après cela,
pour venir à leur tour au Sanctuaire du Saint Sacrement,
c’est leur affaire à eux.
Nous, nous leur aurons simplement indiqué la route.
Et s’ils ne viennent pas aujourd’hui
au Sanctuaire du Saint-Sacrement,
ils viendront peut-être dans les prochains jours,
ou bien ils viendront en un autre lieu chrétien plus tard.

Quelle est donc maintenant la moisson dont parle Jésus ?
Les blés ont déjà poussé.
L’Esprit Saint a déjà travaillé dans les cœurs des foules.
Évangéliser ne signifie donc pas arriver dans un désert,
où il faudrait refaire toute l’éducation des personnes.
Si c’était cela, ce serait bien difficile et fastidieux ;
et on comprendrait qu’il y ait peu de candidats
pour annoncer l’Évangile.

Mais non,… il s’agit de moissonner.
De faire découvrir aux gens
qu’ils ont de beaux épis de blé qui ont poussé en eux.
De leur annoncer une bonne nouvelle.
Et en plus de leur dire que – grâce au Christ –
ces épis sont appelés à durer, éternellement.

Le pape François parle de la joie de l’Évangile.
C’est une joie à partager,
parce que c’est mettre
ce qu’il y a de bon chez les autres en valeur.

Certes cela est exigeant de moissonner !
Mais combien c’est stimulant,
car en moissonnant
nous découvrons les merveilles chez les autres ,
tant et tant de beaux épis de blé qui ont poussé !

Alors, comment se fait-il
qu’il y ait si peu de candidats
pour être ouvriers à la moisson ?

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