FMJ MtlVendredi, 31e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
Ph 3, 17 – 4,1 ; Ps 121 ; Lc 16, 1-8
7 novembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

De beaux dépôts à terme

Êtes-vous prêts à vous laisser bousculer par l’Évangile ?
Parce que cet évangile est bousculant…

Jésus aujourd’hui nous parle de l’argent
et plus généralement des biens
dont nous pouvons avoir la « propriété ».
Et l’image, la parabole
qui est venue à Jésus pour nous parler de l’argent,
est celle d’un salarié, d’un gestionnaire
qui a la charge des biens d’un homme très riche.

Ce gestionnaire disperse, dilapide, les biens de son patron.
Il ne les gère absolument pas
selon les intentions, les désirs, les projets de son patron.
Ainsi, celui-ci lui annonce qu’il le met à la porte.
Mais juste avant de quitter son emploi,
le gérant se débrouille pour se faire des amis
en rencontrant des pauvres
et en modifiant le montant de leur dette.
Ce qui est fort habile…

Que retenir de cette parabole ?
D’abord une première chose
que nous n’aimons pas trop entendre :
ton argent ne t’appartient pas.
Il appartient à Dieu
et il t’a seulement été confié comme à un gérant.

Regarder notre argent et le dépenser
comme s’il nous appartenait,
cela s’appelle un détournement de fonds, un vol.
Tous nos biens appartiennent à Dieu.
Et parce qu’ils appartiennent à Dieu,
ils appartiennent à tous ceux que Dieu aime,
tous ceux que Dieu veut bénir,
c’est-à-dire nous-mêmes bien sûr et tous les humains,
à commencer par les plus pauvres.

Vient alors le deuxième enseignement de cette parabole.
Qui est ce gérant qui n’utilise pas les biens du patron
selon les intentions de celui-ci ?
C’est toi, c’est moi…
N’est-ce pas ?

Cela Dieu l’a vu, Dieu le voit.
Sa décision est déjà prise
que notre gérance va prendre fin.
Oui, le moment est proche où notre gérance prendra fin,
où nous n’aurons plus aucun bien,
plus aucun argent,
plus aucune propriété.
Jésus nous parle bien sûr de la mort.

Alors, que faire ?
Jésus nous invite à prendre exemple
sur le gérant de la Parabole :
un homme très habile.
Il est allé rencontrer les pauvres
et il profite de la gérance qu’il a encore
pour très peu de temps :
il s’en est fait des amis.

Voilà ce qu’il nous faut faire.
Profitons vite, dès ce soir,
dès demain et chaque jour,
de ce temps qui nous reste
avant de nous retrouver privés de toute propriété.
Profitons de ce temps
pour aller trouver des pauvres
et s’en faire des amis.
Car ce sont eux qui nous accueilleront
dans les tentes éternelles.

Quand nous nous retrouverons nus,
privés, dénués, dépouillés
de toutes les richesses possibles de cette terre,
nous ne pourrons plus ni piocher, ni mendier
pour obtenir le Ciel.
Notre seule richesse sera
ce que nous aurons donné aux pauvres.
Ta seule richesse sera ce que tu auras donné.

Frères et sœurs,
pensez-vous que les commerçants,
les financiers, les banquiers
soient habiles, astucieux, intelligents ?
Sans aucun doute…

Jésus nous invite à avoir la même habileté.
Jésus nous invite à capitaliser,
à avoir de beaux dépôts à terme,
à être habiles pour nous enrichir
et enrichir les autres en vue du Ciel.

« Va, vends ce que tu as,
donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans le Ciel…
Puis viens, suis-Moi » (Mc 10,21).
Suis-Moi sur le chemin de la croix
et la mort sera une entrée dans les Tentes éternelles
où les pauvres t’accueilleront.

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