FMJ MtlDIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE – A
Frère Thomas
Ac 2, 42-47 ; Ps 117 ; 1 P 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31
27 avril 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Quel est donc le message de l’Évangile ?

Quel est donc le message de l’Évangile ?
C’est d’abord une rencontre significative
entre deux personnes accompagnées d’une Parole,
en lien avec la personne de Jésus
et le mystère de sa mort et de sa résurrection.
C’est une Bonne Nouvelle qui rejoint les personnes
dans leurs histoires et dans leurs aspirations.

Nos contemporains aspirent beaucoup à la paix, à la justice.
Cela, les papes Jean XXIII et Jean-Paul II l’avaient bien compris.
Il semblerait aussi que beaucoup de nos contemporains
aspirent à ces valeurs sans aucune référence religieuse.
Et ils peinent à les atteindre.
Nos contemporains recherchent aussi l’épanouissement personnel.
Et si nous leur annoncions la Bonne Nouvelle de Jésus,
l’homme s’épanouirait parce que miséricordieux.
Jésus qui n’est pas un moraliste,
mais regarde l’être humain dans sa quête de vie véritable.

Lorsque Jésus ressuscité retrouve ses apôtres,
après avoir vécu sa Passion, Il leur dit d’abord :
« La paix soit avec vous ». (Jn 20,19)
Il pourrait leur dire : « Me revoici. Je suis ressuscité.
Je vous l’avais pourtant bien annoncé.
Vous n’y avez pas beaucoup cru.
Et même, vous n’avez pas été très courageux
lorsque j’ai été arrêté. »
Non seulement Il ne leur fait aucun de ces reproches,
mais en plus, Il leur dit :
« Comme le Père M’a envoyé,
Moi aussi Je vous envoie ». (Jn 20,21)
Puis Il souffle sur eux pour leur donner l’Esprit Saint.

Même à l’apôtre Thomas, qui doute du témoignage de ses frères,
Jésus présente d’abord ses mains et son côté,
avant de le mettre en garde contre le danger de l’incrédulité.

Lors de sa vie publique,
Jésus annonçait le Royaume des Cieux tout proche,
en accompagnant son annonce de signes,
de gestes de miséricorde envers les personnes malades, rejetées.
Ainsi donc Jésus annonce, aux foules,
puis à ses disciples en particulier,
une Bonne Nouvelle, qui les rejoint dans leur vécu.

Puis les apôtres, après la Pentecôte,
annoncent la Bonne Nouvelle qui touche les personnes :
« Ce Jésus, cet homme de bien
qui a été crucifié, Dieu l’a ressuscité ».
Toutes les personnes qui entendent cette nouvelle,
qui ont connu Jésus, sont touchées
et sont prêtes à changer leurs vies.
Beaucoup se retrouvent autour des apôtres,
fidèles à leur enseignement,
à la communion fraternelle,
à la fraction du pain.
Certains mettent volontiers leurs biens en commun.
La Bonne Nouvelle de l’Évangile a rejoint leur vie et les a saisis.
Mais comment cette Bonne Nouvelle
peut-elle toucher maintenant nos contemporains ?

À quoi aspirent nos contemporains ?
Ils aspirent beaucoup à la paix et à la justice.
Cela, les papes Jean XXIII et Jean-Paul II,
qui sont canonisés aujourd’hui, l’avaient bien compris.
En convoquant le Concile Vatican II,
le pape Jean XXIII voulait contribuer
à faire grandir l’unité de la famille chrétienne et humaine.
Avec son encyclique « Pacem in terris »,
écrite en 1963, peu de temps avant sa mort,
Jean XXIII a voulu répondre
à l’aspiration des humains de son temps à la paix.

Le pape Jean-Paul II, par ses innombrables déplacements,
par ses écrits et par ses prises de position courageuses,
n’a eu de cesse d’appeler la famille humaine à la paix et à la justice.
Au début des années 2000, suite à l’attentat du 11 septembre 2001,
qui avait échauffé bien des passions,
Jean-Paul II clamait haut et fort, à qui voulait bien l’entendre :
« Il n’y a pas de paix sans justice ;
il n’y a pas de justice sans pardon. »

C’est un fait que beaucoup de nos contemporains sont inquiets
devant tant de violence,
devant toutes les violations des droits de la personne humaine,
devant les inégalités sociales grandissantes entre les personnes
qui ont cours actuellement.

Beaucoup aussi se méfient des religions
pour résoudre ces problèmes.
Beaucoup de nos contemporains font aussi des amalgames,
en ne retenant des religions que certaines attitudes intolérantes, violentes, moralisatrices,
prônées par certains groupes religieux.

Et pourtant, nos contemporains aspirent à la paix, à la justice.
Bon nombre de responsables politiques,
bon nombre d’associations dans le monde
œuvrent de façon admirable pour la paix et pour la justice.
Mais beaucoup aussi s’essoufflent.
Beaucoup perdent courage.

La Bonne Nouvelle de Jésus mort et ressuscité
n’aurait-elle pas quelque chose de nouveau
à dire à nos contemporains ?

Si nos contemporains aspirent à la paix et à la justice ;
ils aspirent aussi à l’épanouissement personnel de leur humanité.

Ce deuxième dimanche de Pâques
est aussi la fête de la miséricorde divine.
Cette fête avait été demandée
à l’occasion de l’apparition de Jésus
à sainte Faustine, en Pologne, vers 1930.
C’est le Pape Jean-Paul II qui a institué cette fête.
Ce qui caractérise Jésus,
dans ses apparitions à ses disciples après la résurrection,
n’est-ce pas la miséricorde ?
La miséricorde dans la confiance que Jésus fait à ses apôtres,
dans le regard que Jésus pose sur la quête de vie des humains,
par delà tout le mal qu’ils peuvent connaître.
Jésus Se tient au milieu de ses apôtres.
Il leur donne sa paix et sa joie.
Il les restaure dans leur humanité.
Dans son encyclique Dives in misericordia
– riche en miséricorde – écrite en 1980,
le pape Jean-Paul II relevait
combien Dieu regardait la personne humaine dans sa dignité,
notamment dans la parabole du fils prodigue
et du père miséricordieux.

Jésus, qui est Dieu fait homme,
est ainsi la route de l’être humain.
Ce n’est pas la quête effrénée de l’avoir ni du pouvoir
qui rendent l’être humain heureux, libre et épanoui.
C’est lorsqu’il est miséricordieux.
En recevant la miséricorde de Dieu
et en étant miséricordieux à son tour,
l’être humain est armé pour traverser toutes les épreuves,
il est prompt à bâtir la paix et la justice avec ses semblables.
À nous d’annoncer à nos contemporains
la Bonne Nouvelle de la miséricorde divine,
qui jaillit de la résurrection du Christ.
S’ils nous voient vivre en vérité de cette miséricorde,
ils ne pourront pas ne pas s’intéresser
à Celui qui est à la source de cette miséricorde.

Sois béni Jésus,
pour la Bonne Nouvelle de la Résurrection,
qui s’est produite voici 2000 ans.
Devant Toi, sont nos contemporains qui aspirent à la paix,
à la justice et à l’épanouissement de leur humanité.
Donne-nous ton Esprit Saint
pour que nous sachions leur annoncer
la Bonne Nouvelle de ta miséricorde
qui jaillit de ta résurrection.

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