FMJ Mtl25ème dimanche du temps ordinaire – C
Frère Thomas
Am 8, 4-7 ; Ps 112 (113) ; 1 Tm 2, 1-8 ; Lc 16, 1-13
21 septembre 2025
Sanctuaire du Saint Sacrement, Montréal

L’argent, l’honnêteté et le souci des pauvres

Aujourd’hui, le Seigneur nous parle de notre rapport à l’argent.

Tout d’abord, le Seigneur désapprouve toute forme de malhonnêteté avec l’argent. Ensuite, il nous rappelle le souci des pauvres qui est le sien et qui doit être le nôtre. Enfin, le Seigneur nous appelle à utiliser l’argent pour faire la charité.

Jésus nous donne une parabole, celle du gérant malhonnête (cf : Lc 16,1-8). Ne faisons pas de contresens : Jésus ne fait pas ici l’éloge de la malhonnêteté. Jésus précise : « Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière » (cf : Lc 16,8). Le gérant falsifie les reçus des débiteurs de son maître, et le maître, quoiqu’il y ait des pertes dans cette affaire, fait l’éloge du gérant à cause de son habileté. Ce sont là les fils de ce monde qui font l’éloge de la malhonnêteté. Les fils de la lumière, c’est-à-dire les fils du Royaume des Cieux, eux ne pratiquent pas la malhonnêteté.

Pratiquer la malhonnêteté, c’est servir l’argent au lieu de servir Dieu. C’est servir l’argent au lieu de faire de l’argent notre serviteur. La malhonnêteté entraîne l’injustice.

Le prophète Amos nous le montre bien quand ceux qui écrasent le malheureux disent : « Nous avons diminué [l’épha] pour augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent, le malheureux pour une paire de sandales » (cf : Am 8,5-6). La malhonnêteté est un refus de Dieu et elle est un mépris du pauvre.

Souvent dans la Bible, nous voyons Dieu prendre parti pour les pauvres. Dans les Prophètes (comme Amos, Isaïe ou Jérémie), Dieu se fait l’avocat des pauvres. Jésus, Dieu fait homme, est aussi du côté des pauvres, passant du temps avec les malades, les possédés, parlant de l’aumône, et déclarant les pauvres heureux (cf : Mt 5,3 ou Lc 6,20).

La vue des pauvres dans notre voisinage et dans le monde ne doit pas nous laisser indifférents ni tranquilles. Elle doit stimuler notre prière, notre générosité, notre inventivité. Pensons à la parabole de Lazare et du mauvais riche (cf : Lc 16,19-31). Pensons à ce que Jésus dit lors du Jugement dernier : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (cf : Mt 25,40).

Jésus nous dit : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » (cf : Lc 16,9). L’argent est entre nos mains pour notre subsistance sur cette terre, mais aussi pour faire la charité.

Si nous sommes chrétiens, il importe qu’une partie de nos revenus soit affectée à la charité : envers des pauvres, des organismes de bienfaisance ou de bonnes causes. Ainsi, l’argent ne sera pas notre maître mais notre serviteur. Cela est justice. Car si personne ne donne aux pauvres, comment ces derniers vivront-ils ? Et si nous, chrétiens, ne donnons pas, qui donnera ? Il est beau de voir des personnes avec de hauts revenus faire des dons aux pauvres ou à des organismes de bienfaisance. Ainsi, nous serons dignes de confiance pour l’argent malhonnête, et le Seigneur nous confiera le bien véritable (cf : Lc 16,11).

Le Seigneur voit notre générosité ; il nous la rendra. Que Dieu soit béni, lui qui est honnête et qui veut notre honnêteté, notre droiture. Que Dieu soit béni pour son amour des pauvres et qui veut qu’à notre tour nous les aimions. Que Dieu soit béni de nous permettre de faire la charité sur cette terre avec l’argent qui est non pas notre maître mais notre serviteur.

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