FMJ MtlVendredi, 1ère Semaine de l’Avent – B
Frère Jean-Christophe
Is 29, 17-24 ; Ps 26 ; Mt 9, 27-31
2 décembre 2011
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Voir Jésus

Si la liturgie nous donne d’entendre cette page d’Évangile
dans ce temps de l’Avent,
c’est pour nous préparer à la venue de l’Emmanuel.
Qui est-il donc Celui qui vient ?
Il est Celui qui apporte la lumière.
Plus encore, il est la lumière.
Il est le resplendissement de la gloire du Père.
Jésus est lumière pour nos vies.

Le temps de l’Avent nous rappelle donc
que nous allons vers la lumière.
Mais comment marchons-nous vers cette lumière ?
Si nous avançons comme des aveugles,
nous ne verrons jamais la lumière.

Certes, le jour de notre baptême,
nous avons été tout illuminés
parce que nous avons revêtus le Christ
mais il nous arrive bien souvent
de retourner dans la cécité
à cause du mal qui entre en notre cœur.

Nous ne voyons plus la lumière
et alors nous marchons comme à tâtons.
Le temps de l’Avent nous invite donc
à une conversion pour retrouver
la clarté de nos yeux.

Et cet Évangile nous dit comment faire.
D’abord, se mettre en marche,
choisir de suivre Jésus.
Il faut oser quitter ce qui nous retient
dans les ténèbres intérieures.
Ensuite, il faut prier.
La prière de deux aveugles de l’Évangile
est carrément un cri.
Ce cri libère en eux
tout ce qui était enfermé par les déceptions,
les rancœurs, les jalousies peut-être.
La prière devrait être parfois tout simplement cela :
un cri libérateur, un cri d’espérance.

Mais il ne suffit pas de prier.
Il faut aussi prier avec persévérance, ténacité.
Jésus ne semble pas en effet
prêter attention au premier abord
au cri des deux aveugles alors qu’il est en route.
Ce n’est qu’à la maison qu’il répondra.

Notre prière est ainsi parfois mise à l’épreuve
mais il ne faut pas se décourager.
Dieu connait notre désir
et veut le fortifier.
Si nous tenons bon
alors nous sera donné de vivre l’étape suivante
qui est celle de la rencontre avec Jésus.
Elle se vit dans la maison,
dans l’intimité du cœur.
La prière doit mener à cette intimité
du seul-à-seul avec Dieu.

Les aveugles savaient des choses sur Jésus,
entre autres, qu’il est le Fils de David,
c’est-à-dire le Messie attendu.
Mais autre chose est de rentrer
dans une connaissance profonde avec Lui.
Une connaissance qui est relation d’alliance,
relation d’amour, échange de vie.

Écoutons la question que Jésus pose aux aveugles :
« Croyez-vous que je peux faire cela ? » (Mt 9,28)
Le centre de tout, c’est Jésus Lui-même.
En d’autres termes,
Jésus ne questionne pas les aveugles sur leur mal
mais sur la place que Jésus a dans leur histoire,
dans leur vie, au cœur du malheur qui les atteint.

La question revient à celle-ci :
« Voulez-vous relier votre vie à la mienne,
vivre de ma vie ? »
Parce qu’ils croient en Jésus-Sauveur,
parce qu’ils veulent vivre de Lui,
les aveugles vont être guéris.

Jésus refuse de faire un miracle.
C’est la foi qui sauve.
La foi donne de voir Jésus et c’est pour cela
que les écailles des yeux des aveugles tombent.
La lumière du Christ qu’ils ont accueillie
par la foi peut maintenant
irradier leurs yeux de chair.
Ils voient le visage du plus beau des enfants des hommes.

L’Avent, frères et sœurs,
nous invite à vivre ce chemin de foi,
d’alliance, d’illumination
par la persévérance de la prière.

Toute notre vie est un Avent
qui nous conduit à la pleine vision de Dieu.
Au terme de notre route ici-bas,
puissions-nous être à jamais rassasiés par son visage.

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