FMJ MtlTreizième dimanche du temps ordinaire – B
Frère Jakub
Sg 1, 13-15; 2, 23-24; Ps 29 (30); 2 Co 8, 7-9; 13-15; Mc 5, 21-43
1er juillet 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

Une petite foi …un peu de confiance

 

Chers frères et sœurs,

Jésus se penche sur la souffrance humaine et guérit le corps.
Jésus est venu aussi pour guérir le cœur de l’homme,
pour donner le salut et encourager la foi en Lui.

Jésus guérit non seulement les corps malades,
mais aussi les cœurs brisés.
Il guérit non seulement les souffrances physiques,
mais aussi les souffrances spirituelles que sont le découragement,
la solitude, l’anxiété, l’angoisse, la dépression, les frustrations,
les blessures émotionnelles, les sentiments de rejet ou d’abandon;
tout ce qui touche le plus profond de notre être intérieur,
et engendre « le mal de vivre ».

Victor Hugo écrivait :
« Le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre ».

À la nouvelle que la petite fille de Jaïre est morte,
Jésus dit au chef de la synagogue :
« Sois sans crainte, aie seulement la foi ».
Il le prend avec lui où repose l’enfant et s’exclame :
« Fillette, je te le dis, lève-toi ».
Elle se leva et se mit à marcher.

L’invite qu’il adresse à Jaïre :
« Ne crains pas, crois seulement »,
Jésus l’a vécu lui-même quelque temps plus tard.

La Pâque du Christ-Jésus est le modèle exemplaire
pour nous guider jusqu’à la victoire finale de la vie sur la mort
que lorsque l’espérance qui nous unit à Dieu cède face au désespoir humain.
La puissance de vie qu’il a manifestée auprès de tous
ceux qui venaient à lui,
s’est manifestée aussi pour Jésus.

Saint Jérôme commente ces paroles,
soulignant le pouvoir salvifique de Jésus :
« Jeune fille, lève-toi par moi :
le fait d’être guéri ne dépend pas de ta vertu ».

Le second épisode,
celui de la femme souffrant d’hémorragies,
met de nouveau en évidence
le fait que Jésus est venu libérer l’être humain dans sa totalité.
En effet, le miracle se déroule en deux temps :
d’abord arrive la guérison physique,
mais elle est étroitement liée à la guérison plus profonde,
celle que la grâce de Dieu donne à celui qui s’ouvre à Lui avec foi.
Jésus dit à la femme :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée;
va en paix et sois guérie de ton infirmité ».

Le Seigneur ne nous demande pas des actes héroïques
mais une petite Foi, un peu de confiance malgré tout.
Comme pour la femme hémorroïsse,
c’est la foi qui touche notre Seigneur,
même par derrière,
même sans son consentement explicite.

Notre foi et notre espérance touchent Dieu Notre Père
dans ces entailles de miséricorde et le forcent à agir.
La foi et l’espérance sont comme une obstination amoureuse
qui s’appuient sur le don premier de Dieu,
celui de la vie, et sur la promesse réalisée en Jésus-Christ,
celle de la vie vainqueur de la mort.
Mais nous restons; refuser de croire,
prendre le parti des « moqueurs »
c’est « nous ranger dans le parti de la mort »,
comme dit le livre de la Sagesse :
refuser d’entrer dans le chemin de la vie,
c’est rester loin de Dieu et donc loin de la vie.
Parce que « Tout est possible à celui qui croit ».

Au jour de la résurrection,
le jour de l’existence impérissable,
jour qui demeure caché dans le secret de Dieu,
la main du Ressuscité saisira la nôtre,
et chacun de nous l’entendra dire :
« Lève-toi ».

Mais déjà, pour nous, si nous le voulons,
chaque jour est une rencontre de Jésus
qui guérit et qui sauve.
Chaque jour, au milieu de nos inquiétudes
et de nos angoisses nous entendons le Christ nous redire :
« Crois seulement! »

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