FMJ MtlSAINTS ANCÊTRES DE JÉSUS-CHRIST,
fils de David, fils d’Abraham, fils d’Adam – A
Frère Antoine-Emmanuel
2 S 7, 1… 16 ; Ps 88 ; Lc 1, 67-79
Mardi, 24 décembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Un rayon, un visage

L’Évangile que la liturgie nous donne en ce jour
est une prophétie.
La prophétie du vieux prêtre Zacharie
dont la bouche s’est ouverte et la langue s’est déliée
le jour de la circoncision de son enfant.

Une prophétie qui est fondée sur une image extraordinaire :
Zacharie a vu des hommes
assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort.
Ce n’est même pas le peuple qui marchait dans les ténèbres
et habitaient le pays de l’ombre de la mort (cf. Is 9,1).
Ils sont « assis »…
Assis dans les ténèbres,
prisonniers de la désespérance.

Or voici que se lève sur eux une lumière.
« Anatolè » en grec dit à la fois
le lever d’un astre
ou le jaillissement d’une plante.
La vie vient sur ces hommes pris dans les ténèbres
et les voici qui se lèvent
et qui se mettent en marche
sur un chemin dont Zacharie nous dit
que c’est un chemin de paix (Lc 1,79).
C’est le chemin de la grande réconciliation avec Dieu.
Voici des hommes restaurés
qui se mettent debout et marchent dans la confiance en Dieu.

Mais d’où vient cette lumière ?
Qui est celle lumière ?
La prophétie de Zacharie nous le dit :
La lumière qui se lève,
la pousse nouvelle qui jaillit,
c’est Dieu lui-même.
Dieu-Lumière qui entre dans nos ténèbres,
Dieu de Vie qui nous fait vivre…

Et Zacharie voit très loin, voit très bien :
il ne voit pas un salut simplement matériel,
militaire, temporel :
il voit que le salut est
salut du peuple en rémission de ses péchés (Lc 1,77).

Zacharie prophétise le plus beau, le plus vrai,
le plus nouveau du salut de Dieu :
le pardon de nos péchés…
Une libération qui se fait au plus intime de l’être,
et qui est donc la vraie libération de l’humanité.

C’est un cadeau inouï
dont Zacharie nous révèle l’origine :
les entrailles de miséricorde de Dieu (1,78).

C’est une miséricorde toute maternelle.
Une miséricorde qui ressemble au sein d’une maman
où est conçue, où grandit la vie !

Voilà ce que Zacharie voit et chante
dans sa magnifique prophétie.
Et tout cela, il le « voit » comme déjà accompli,
avant même la naissance de Jésus !
Le non-croyant d’hier
clos pendant 9 mois dans son mutisme
est devenu un prophète
qui chante merveilleusement la miséricorde de Dieu !

Si hier tu étais non croyant
emmuré dans mes péchés…
aujourd’hui tu peux être
un témoin formidable de la Miséricorde…
quelle espérance !

*

Regardons-encore un aspect très touchant de cet Évangile :
Zacharie proclame sa prophétie
en présence de son enfant.
Voilà un papa qui bénit son fils.
Comme Jacob a béni ses fils,
comme Joseph a béni ses fils…
C’est touchant de voir un papa bénir son fils…
Et nous n’avons peut être jamais vécu cela,
pour toutes sortes de raisons,
de blessures familiales.

Alors aujourd’hui, nous pouvons ensemble
nous ouvrir à une bénédiction paternelle.
Non pas à la seule bénédiction d’un père de la terre,
mais à la bénédiction de notre Père du Ciel.

Le Père Lui-même nous bénit,
Sa Parole vient à nous,
Sa Parole vient à nous d’une manière si intime
qu’Elle Se fait chair,
Elle vient habiter notre chair.

Noël… c’est le Père qui nous parle et nous bénit
en nous donnant Sa Parole,
en nous donnant son Fils.

Noël, c’est ton Père du Ciel
qui te bénit,
qui te dit que tu es tellement précieux pour Lui,
qu’Il vient habiter près de toi, et même en toi.

Noël, c’est le dévoilement
de la Paternité de Dieu qui te bénit
et de la maternité de Dieu qui te donne vie.

Noël, c’est la Lumière
qui s’infiltre dans nos ténèbres
comme un rayon tout petit tout fin,
mais d’une luminosité infinie.

Et ce rayon de soleil c’est le visage d’un enfant
qui ce soir va te sourire,
mais qui déjà en cette Eucharistie
se lève dans ton cœur.

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