FMJ MtlMercredi, 4e Semaine de Carême – B
Frère Thomas
Is 49, 8-15 ; Ps 144 ; Jn 5, 17-30
18 mars 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Suivre Jésus, pas à pas vers sa Pâque

« De plus en plus, les Juifs
cherchaient à faire mourir Jésus,
car non seulement Il violait le repos du sabbat,
mais encore Il disait que Dieu
était son propre Père
et Il se faisait ainsi l’égal de Dieu » (Jn 5,18).
Nous ne sommes qu’au chapitre 5
de l’Évangile selon saint Jean
et voilà que déjà la mise à mort de Jésus
se profile à l’horizon.
Nous voyons même apparaître déjà
la raison qui sera invoquée
pour condamner Jésus à mort :
« Il disait que Dieu était son propre Père
et Il se faisait ainsi l’égal de Dieu ».

Avez-vous remarqué un changement
dans les textes de la messe depuis lundi dernier ?
Jusqu’à samedi dernier
– donc dans la 3e semaine de Carême –
les Évangiles ne se suivaient pas.
Ils étaient choisis en fonction de divers thèmes
en lien avec le temps du Carême :
la prière, l’humilité, l’amour, la délivrance,
l’accomplissement de la loi, le pardon,
l’accueil de Jésus dans nos vies,
la conversion de vie, etc.

Depuis lundi dernier,
voilà que la liturgie de l’Église
nous offre une lecture suivie
de l’Évangile de saint Jean
à partir de la fin du chapitre 4.
Il s’agit maintenant pour nous
d’accompagner plus étroitement Jésus
sur le chemin qui va le conduire
à sa Passion et sa Résurrection.

Durant la première moitié du Carême,
la liturgie nous a aidés à prendre conscience
de ce qu’il importait que nous ajustions dans nos vies
pour être davantage en conformité
avec le mystère pascal que nous nous apprêtons à célébrer.
Durant la deuxième moitié du Carême,
la liturgie nous aide à marcher avec les disciples,
à la suite du Christ qui monte à Jérusalem.

Voilà donc qu’il est reproché à Jésus
de faire une guérison le jour du sabbat
et d’appeler Dieu son Père.
Le reproche est tel, qu’il amène ceux qui le font
à chercher à Le faire mourir !

Nous pouvons mesurer toute l’injustice
et l’hypocrisie d’un tel point de vue !

Qu’est-ce qu’il y a par derrière ?
Ce n’est ni le zèle pour le repos sabbatique,
ni le respect dû au Nom de Dieu.
C’est simplement un sentiment
tout humain de rivalité, même de jalousie.
Ceux que saint Jean appelle « les Juifs »
et qui sont en fait des notables juifs
(pharisiens, docteurs de la loi ou chefs des prêtres),
craignent pour leur influence religieuse auprès du peuple.

Jésus pourtant fait du bien aux personnes.
Il dit des paroles sur Dieu qui ont du sens,
qui montrent aussi son grand amour de Dieu.
Si nous reprenons par exemple le discours
que Jésus fait aujourd’hui sur l’œuvre du Père
qui donne la vie,
qui inspire et alimente l’œuvre du Fils,
ce n’est vraiment pas le discours d’un blasphémateur.
Mais Jésus ne parle pas comme eux,
Il n’agit pas de la même façon qu’eux.
Et cela, ils ne l’acceptent pas !

Même le procurateur romain Pilate,
qui pourtant ne comprenait pas grand-chose
aux questions religieuses des Juifs,
verra tout de suite que c’est par jalousie
que les chefs des prêtres lui auront livré Jésus.

Nous sommes donc d’emblée plongés,
au seuil de cette deuxième moitié du Carême,
dans le mystère des plus basses ténèbres
qui s’en prennent à la lumière de façon sournoise.

Comment allons-nous accompagner Jésus
sur ce chemin douloureux ?
Nous pouvons essayer
d’accorder nos sentiments sur les siens.
Que devait ressentir Jésus
lorsque ces notables juifs réagissaient ainsi
à la guérison du paralytique de Bézatha
et à ses paroles sur le Père ?
Il ressentait certainement de la peine,
sans doute aussi de la colère
devant un tel endurcissement.
Mais jamais cela n’a conduit Jésus à la rancune,
ni au ressentiment et encore moins à l’amertume
ou au découragement.
Jamais Jésus n’a été conduit
à rendre le mal pour le mal.
Jamais, face aux ténèbres,
Jésus n’est entré Lui-même dans les ténèbres.

Suivons Jésus pas à pas,
dans sa route vers sa Pâques.
Regardons comment Jésus
n’a cessé d’être lumière au cœur des ténèbres
dans lesquelles on s’est obstiné à Le plonger !

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