FMJ MtlIMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE – B
(Profession temporaire de fr. Matthieu)
Frère Jean-Christophe
Gn 3, 9-15.20 ; Ps 97 ; Ép 1, 3-6.11-12 ; Lc 1, 26-38
8 décembre 2011
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Notre humanité rachetée et sauvée

Nous venons d’entendre
cette magnifique parole de la Vierge Marie :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout se passe pour moi selon ta parole », (Lc 1,38)
et toi, cher Matthieu, tu viens de répondre
« me voici » à l’appel de ton nom. (1 S 3,6)
Un « me voici » qui engage ta vie, comme celle de Marie,
sur le chemin du service et du don de toi-même.

Il est tout de même impressionnant de dire « me voici »
en écho au « me voici » de la Vierge Marie !
Et pourtant, même si ton « me voici », cher Matthieu,
peut te sembler bien fragile au regard de celui de Marie,
sache qu’aux yeux de Dieu, il a tout autant de valeur.
Le Seigneur se réjouit que des hommes et des femmes
puissent prendre le même chemin
que celui de Marie, la Mère de Dieu,
un chemin d’abandon et de foi,
un chemin d’amour et d’enfantement,
un chemin d’espérance et de témoignage.
Tous nos « oui » de chaque jour
trouvent un appui dans le « oui » de Marie.
Essayons donc, frères et sœurs, d’accueillir ce que Marie
peut nous apporter aujourd’hui dans notre vie.

Tout d’abord, Marie nous enseigne
que nous sommes tous des êtres de grâce.
« Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1,28)
dit l’ange Gabriel à Marie.
Marie a été graciée dès sa conception
puisqu’elle a été préservée du péché.
Mais nous aussi, nous sommes délivrés de l’emprise du mal
depuis notre plongeon dans les eaux du baptême.

Car tel est bien le dessein de Dieu :
que nous soyons saints et immaculés
en sa présence, dans l’amour (Ép 1,4).

Prendre Marie chez nous,
c’est faire l’expérience de la gratuité de Dieu
qui donne tout simplement parce qu’Il nous aime.
Prendre Marie chez toi, cher Matthieu,
c’est témoigner par ta vie consacrée
que tout ce que tu vis ne vient pas de toi
mais que tout est un don reçu par pure grâce
pour le faire fructifier.

En second lieu, je dirais que Marie,
par sa conception immaculée,
nous enseigne que rien n’est plus beau
que l’homme ou la femme libérés du péché.
L’homme est vraiment homme,
la femme est vraiment femme,
quand ils ne sont plus esclaves du mal.
Plus nous sommes en dehors du péché,
plus nous sommes humains.

Nous goûtons alors à la vie appelée à devenir éternelle,
à l’amour qui ne passera jamais, (cf. 1 Co 13,8)
à la joie que nul ne peut ravir, (cf. Jn 16,22)
à la paix qui n’est pas celle que donne le monde, (cf. Jn 14,27)
à la douceur qui seule est capable de posséder la terre.

Prendre Marie chez nous,
c’est se laisser humaniser par la plus belle des créatures.
Prendre Marie chez toi, cher Matthieu,
c’est choisir de vivre en homme sauvé
par la conversion de chaque jour
et la configuration au Christ,
notre unique modèle, Lui l’homme parfait.

Marie nous enseigne en troisième lieu où est la vraie liberté.
Par son « fiat », Marie prend le risque
de la répudiation, du rejet, de la mort.
Mais pour un tel fils,
elle est prête à tous les renoncements.
Il n’y a pas de vie accomplie
sans une part d’offrande de soi.
Prendre Marie chez nous,
c’est accueillir la force de dire « non » à ce qui est passager
pour oser un plus grand « oui » à ce qui est éternel.
Prendre Marie chez toi, cher Matthieu,
c’est faire du vœu de chasteté que tu vas prononcer
une chance pour aimer Dieu et ton prochain sans exclusive
devenant ainsi frère de tous ;
c’est faire du vœu de pauvreté
une occasion de t’enrichir des biens qui ne passent pas
et en premier lieu de Dieu notre unique trésor ;
c’est faire du vœu d’obéissance
une opportunité de goûter à la vraie liberté
qui est de se recevoir comme fils du Père.

Finalement, Marie nous apprend à devenir des saints.
Or telle est bien notre vocation à tous.
c’est dans la vie la plus ordinaire
que se vit la vraie sainteté.
Marie nous en livre à Cana le moyen le plus sûr :
« Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).
Plus nous écoutons Jésus dans la prière,
plus nous nous laissons enseigner par Lui à l’écoute de sa Parole,
plus nous vivons de sa vie pascale dans les sacrements,
plus notre vie est sanctifiée, libérée, accomplie, habitée par Dieu.

Cette fête de l’Immaculée Conception
est la fête de notre humanité rachetée et sauvée,
fête de l’alliance rénovée entre Dieu et l’homme.

Ô Marie, conçue sans péché,
prie pour notre frère Matthieu
qui en ce jour est consacré par le Seigneur
pour être au cœur de cette ville de Montréal
signe du Royaume qui vient ;
prie pour chacun de nous
afin que nous soyons dociles
au dessein d’amour du Seigneur,
malléables à sa grâce et missionnaires de sa sainteté.

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