SAINT ANDRÉ, APÔTRE DU SEIGNEUR  – A
Fr. Antoine-Emmanuel
Rm 10, 9-18 ; Ps 18 ; Mt 4, 18-22
30 novembre 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Passeurs, entraîneurs…

Il y a quelque chose de magnifique
dans le duo Pierre et André.
Deux frères,
deux disciples,
deux apôtres.

Pierre est figure de proue dans le collège des douze.
Il prend la parole,
il enseigne,
il mène l’Église,
Il paît les brebis comme Jésus le lui a demandé.
Il est premier parmi les douze,
franc tireur, pionnier de la mission.

André, en revanche, semble discret, très discret :
il est un passeur, celui qui conduit à Jésus et s’efface.
On ne le voit pas prêcher
mais on le voit conduire à Jésus.

À peine a-t-il compris, grâce à Jean,
que Jésus de Nazareth est le Messie,
il s’empresse d’aller trouver Pierre
et, dit l’Évangile, il l’amena à Jésus (Jn 1,42).

À l’autre extrémité du ministère public de Jésus,
la scène se renouvelle :
des « craignant Dieu » de la Diaspora, des grecs,
s’adressent à Philippe et demande à voir Jésus.
Philippe ne les mène pas lui-même à Jésus :
il les mène à André, et, ensemble, ils les mènent à Jésus.

André est un passeur qui œuvre discrètement,
mais très efficacement pour que les autres aient accès à Jésus.

C’est tout le contraire des scribes et des pharisiens
qui ne laissent pas les autres entrer dans le Royaume des Cieux.
André y conduit, et il s’efface.

*

Il y a la sainteté de Pierre, connue et reconnue,
il y a la sainteté d’André,
que souvent on oublie tant il est discret.

Frères et sœurs, dans l’histoire de l’Église,
il y a beaucoup de Pierre et beaucoup d’André.

Il y a même souvent un André à côté d’un Pierre.
Prenons l’exemple de frère André.
Pourquoi Alfred Bessette est-il devenu frère André ?
Par reconnaissance de sa part pour l’Abbé André Provençal
qui avait été son Saint André.
Il l’avait estimé, il l’avait formé,
il avait reconnu la grâce qui habitait le jeune Alfred
et il écrivit aux frères de Sainte Croix :
« Je vous envoie un saint… ».

Qu’elle est belle cette sainteté cachée !
Cette sainteté des entraîneurs discrets
aux côtés des champions de l’amour !

Il y a sans doute parmi nous peu de Saint Pierre,
mais tous nous pouvons devenir des Saint André !
Non pas en parlant beaucoup et bruyamment de Jésus,
mais par une vie et quelques mots
qui témoignent vraiment de Lui.

N’y a-t-il pas eu dans notre vie des Saint André
qui nous ont amené à Jésus ?

Et nous…

Que ce temps d’Avent nous imbibe tellement de Jésus
que notre vie témoigne de Lui !

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