sanct - smSamedi, 1ère Semaine de l’Avent – C
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Is 30, 19-21.23-26 ; Ps 146 ; Mt 9,35 – 10,1.6-8
5 décembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Pas simplement un rappel historique

Mes frères, mes sœurs,

Tout d’abord : le livre d’Isaïe
que nous lisons durant le temps de l’Avent
n’est pas simplement un rappel historique
de l’encouragement que le prophète, au nom de Dieu,
procure au Peuple d’Israël.
Il est Parole de Dieu aujourd’hui et pour aujourd’hui.
« Peuple de Sion, toi qui habites Jérusalem,
jamais plus tu ne pleureras
» (Is 30,19).

« Toi qui habites Jérusalem ».
En actualisant ces paroles, nous pouvons entendre :
toi qui habites l’Église, la nouvelle Jérusalem
et qui préfigure la Jérusalem céleste.
« Toi qui habites Jérusalem », nous pouvons entendre :
toi qui habites ce Sanctuaire.

En premier lieu, les membres
des Fraternités monastiques de Jérusalem.
Et puis, tous ceux et celles qui viennent ici
se nourrir de la Parole de Dieu et du Pain de Vie,
qui viennent accueillir ici la miséricorde du Père,
qui viennent cherche ici les moyens de grandir dans la foi
et l’inspiration pour servir leurs frères et sœurs
dans le quotidien de leurs vies.

« Quand tu crieras, le Seigneur se penchera vers toi.
Dès qu’il t’aura en tendu, il te répondra (…) (Is 30,19)
et quand tu devras aller ou à gauche ou a droite,
tes oreilles entendront celui qui te dira :
Voici le chemin, prends-le ».

Nous devinons bien que Celui qui se penchera vers nous,
celui qui répondra à nos appels,
celui qui nous donnera le pain,
celui qui nous indiquera le chemin,
c’est le Messie, l’envoyé du Père,
celui qui vient,
qui ne cesse de venir pour ceux et celles qui l’attendent,
le cherchent et vont à sa rencontre, Jésus, le Christ.

Jésus qui parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant, proclamant la Bonne Nouvelles,
guérissant toute maladie et qui a pitié des foules
parce qu’elles étaient fatiguées et abattues
comme des brebis sans berger ! (Mt 9,35)

Jésus continue de parcourir villes et villages
par le ministère des pasteurs qu’il a choisi et envoyés,
par le témoignage des consacrés,
par l’engagement des laïcs dans les familles
et dans les divers champs d’activité.
Mais les évangélisateurs sont quand même peu nombreux.

Il dit alors et maintenant encore :
« la moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9, 37-38)
Ceux et celles qu’Il appelle (et qui répondent),
Il les envoie chasser toute forme de mal,
guérir toute maladie ou infirmité,
physique, morale ou sociale.
La moisson abondante, c’est la mission auprès d’une multitude :
elle est abondante, ici et ailleurs, mais ici d’abord,
parce que les périphéries dont il s’agit
sont les périphéries existentielles.
Le prochain, il est à l’intérieur de nous, il est tout proche.
Nous n’avons pas à franchir de grandes distances
pour être miséricordieux
comme notre Père du Ciel est miséricordieux,
seulement la distance qui va de la tête au cœur.

Mes frères, mes sœurs, prions, ce matin,
pour que les appels du Seigneur Jésus soient entendus
et qu’ils obtiennent une réponse.
Prions pour que soit ravivée notre espérance à tous,
en celui qui est venu, qui vient et qui viendra, l’Envoyé du Père,
Celui qui est le Visage de la Miséricorde du Père,
Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN.