FMJ MtlVIGILES PASCALES
Frère Jakub
Gn 1,1-2,2 ; Gn 22,1-18 ; Ex 14,15-15,1 ; Is 54, 5-14 ;
Is 55, 1-11 ; Ez 36, 16-28 ; Ro 6, 3b-11 ; Ps 117 ; Mt 28, 1-10
15 Avril 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le cierge pascal, mystère de la lumière du Christ

« Va vite, Marie, rassembler mes disciples.
J’ai en toi une trompette à la voix puissante :
sonne un chant de paix aux craintives oreilles de mes amis cachés,
éveille-les tous comme d’un sommeil,
afin qu’ils viennent à ma rencontre
et qu’ils allument des torches. »

Chers frères et sœurs,
Cette phrase de Romanos le Mélode
peut nous conduire dans notre méditation dans cette nuit pascale.
C’est Marie Madeleine avec d’autres femmes
qui viennent au tombeau
et qui n’envisagent pas un instant la résurrection.
Elles voient simplement que le tombeau est ouvert
et qu’on a enlevé Jésus.
Et la parole de l’ange déchiffre le mystère.
« Vous cherchez Jésus le crucifié,
il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit. »

Tout ce qui arrive, c’est Jésus lui-même qui l’a dit.
Et Marie Madeleine court alerter les apôtres.
Elle est comme une trompette qui alerte les disciples.
Marie Madeleine, ayant reçu tous ses trésors de grâce,
de vie, ne peut garder pour elle tous ses trésors.
Dans la paix, la joie et l’allégresse
reçues après la rencontre avec le Christ ressuscité,
elle va chantant, dansant, comme son bien-aimé lui a dit,
annoncer aux apôtres que le Christ est vivant, que la mort es vaincue.
« De même qu’une femme avait annoncé
au premier homme des paroles de mort, ainsi,
une femme annonça en premier aux apôtres des paroles de vie. »

Oui, frères et sœurs,
telle est la joie de la vigile pascale :
nous sommes libres, notre pas est léger,
notre cœur chante, nos yeux sont illuminés.
Par la résurrection de Jésus,
l’amour s’est manifesté plus fort que la mort,
plus fort que le mal.
Cette foi nous illumine, nous réchauffe
et nous conduis, nous rassemble.
« À quoi servirait-il de naître sans le bonheur d’être sauver? »
demandait l’Exultet pour poursuivre :
« nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu. » ;
oui, nous sommes appelés au bonheur,
à la communion avec le Seigneur et avec nos frères,
nous sommes appelés à la divinisation,
à la pleine connaissance de sa gloire,
à l’Amour infini toujours vainqueur.

Croire à la vie, éprouver la liberté,
c’est tout cela vivre en ressuscité.
« Que tout homme pieux et ami de Dieu
jouisse de cette belle et lumineuse solennité
– dit saint Jean Chrysostome dans son homélie pour Pâques.
Celui qui a porté le poids du jeûne,
qu’il vienne maintenant toucher son denier.
Premiers et derniers, recevez le salaire.
Riches et pauvres, chantez en chœur tous ensembles.
Les vigilants comme les nonchalants,
honorez ce jour vous qui avez jeûné,
et vous qui ne l’avez point fait,
réjouissez-vous aujourd’hui.
La table est prête, mangez-en tous;
le veau gras est servi, que nul ne s’en retourne à jeun.
Jouissez tous du banquet de la foi. »

Un évêque polonais racontait son expérience
du pèlerinage en Terre Sainte.
Comme historien il s’est bien préparé
pour visiter tous les lieux saints.
À la fin, un peu fatigué par toutes les images, etc.
dans la Basilique du saint Sépulcre,
il a entendu cette douce voix :
« Pourquoi cherches-tu le Vivant parmi les morts,
Il n’est pas ici, il est ressuscité!
Il n’est pas dans ces ruines, mais il est vivant dans son Église,
dans son assemblée. »

La résurrection de Jésus
est chaque année une irruption de lumière
et de chaleur dans notre vie de l’Église.
« J’ai tenu parmi les morts une assemblée de vivant
– dit la 42e ode de Salomon.
Ils ont couru vers moi ceux qui étaient morts,
ils ont crié et dit : Aie pitié de nous,
Fils de Dieu, fais-nous sortir des liens des ténèbres,
ouvre-nous la porte, que nous sortions vers toi!
Moi, j’entendis leurs voix,
sur leurs fronts je traçais mon nom,
ils sont libres et m’appartiennent. Alléluia. »
Jésus ressuscité est vivant dans son Église.
Et l’Église représente le mystère
de lumière du Christ par le signe du cierge pascal.
Le cierge pascal brûle et ainsi il se consume :
la croix et la résurrection sont alors inséparables.

Prions le Seigneur
pour qu’au milieu de la confusion de ce temps,
la petite flamme du cierge que Jésus a allumé en nous,
la lumière délicate de sa parole et de son amour,
de sa vie et de sa résurrection ne s’éteigne pas en nous,
mais qu’elle grandisse et devienne toujours plus lumineuse.
Afin que nous soyons, avec Lui,
des fils du jour, des foyers de lumière pour notre temps.
Célébrons, partageons et rendons grâce :
Christ est ressuscité,

Alléluia!

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