FMJ MtlDIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR, A
Frère Jakub
Is 50, 4-7 ; Ps 21 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26, 14 – 27, 66
9 avril 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Son trône n’est autre que sa Croix

Chers frères et sœurs,

Le Dimanches des rameaux inaugure la Grande Semaine.
Il est le grand portique qui nous introduit dans la Semaine Sainte.
Jésus s’achemine vers le sommet de sa vie terrestre.
Il monte à Jérusalem pour accomplir les Écritures
et pour être suspendu sur le bois de la croix,
le trône à partir duquel il régnera pour toujours,
attirant à lui l’humanité de tous les temps
et offrant à tous le don de la rédemption.
Comme la foule de Jérusalem,
nous venons à la rencontre du Christ Sauveur et Roi,
quelques jours avant de revivre le drame et le mystère du Calvaire,
quelques jours avant de renouveler nos engagements
de baptême dans la nuit pascale.

Et le Seigneur Jésus en cette semaine sainte
renouvelle le plus grand don que l’on puisse imaginer :
il nous donnera sa vie, sa passion,
son corps et son sang, son amour.
À un si grand don, nous devons répondre d’une manière adéquate,
c’est-à-dire par le don de nous-mêmes,
de notre temps, de notre prière, de notre passion pour lui,
de notre vie en profonde communion d’amour avec le Christ qui souffre,
meurt et ressuscite pour moi.

Les Pères de l’Église ont vu un symbole de tout cela
dans le geste des gens qui suivaient Jésus entrant à Jérusalem,
le geste d’étendre les manteaux et les palmes devant le Seigneur.
Devant le Christ nous devons étendre notre vie et nos personnes,
dans une attitude de gratitude et d’adoration.
Saint André, Évêque de Crête écrit :
« Étendons-nous humblement donc devant le Christ,
nous-mêmes plutôt que les tuniques ou les rameaux inanimés
et les branches vertes qui réjouissent le regard seulement pour un instant
et sont destinés à perdre, avec la sève, leur verdure.
Agitant les rameaux spirituels de l’âme,
nous aussi, avec les enfants, acclamons sainement chaque jour :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. »

Chers frères et sœurs,

Cette joyeuse acclamation de dimanche des Rameaux
est un cri de bénédiction et de joie.
Elle exprime une conviction qu’en Jésus,
Dieu visite son peuple, qu’en Jésus sera bénie toute l’humanité.
Mais en ce jour nous sommes aussi en plein paradoxe.
D’un côté nous sommes remplis de joie.
Quand Jésus entre à Jérusalem, de grandes foules se réjouissent,
Hosanna fils de David.
Le voilà enfin, le Sauveur tant attendu!
Le Messie est là! La Rédemption est en cours.
L’humanité se reconnaît profondément unit.
Mais de l’autre côté, nous avons entendu le triste récit du Seigneur rejeté,
souffrant, mis à mort : c’est la Passion.

Le dimanche des Rameaux est aussi le dimanche de la Passion.
C’est un moment solennel, empreint de gravité.
Par sa Passion, par sa Passion d’amour,
Jésus a été fidèle jusqu’à la mort,
fidèle à son amour pour son père,
fidèle à son amour infini pour les hommes qui pénètre tout,
soutient tout, rachète tout, sanctifie tout,
fidèle à son amour infini pour les hommes.
Comme l’écrivait Catherine de Sienne :
« Ce ne sont pas les clous qui retiennent Jésus sur la croix, mais l’amour. »
La couleur rouge des ornements liturgiques
nous rappelle cette passion et cet amour.
Celui qui sera crucifié est revêtu du manteau rouge,
manteau royal qui nous annonce que son trône,
le trône du roi David, n’est autre que sa croix.
Contemplant le trône de sa gloire,
la croix de Jésus-Christ,
il nous faut à notre tour entrer dans cette logique de l’amour,
une logique qui conduit au don de soi,
à l’accueil des autres qui sont mes frères.

Sachons donc cette semaine ouvrir nos cœurs
au mystère du plus grand amour qui soit!
Ayons le courage de la foi et de l’amour,
le courage de décider pour le Christ,
trouvons en lui, en ce serviteur souffrant défiguré la beauté de la charité,
Amen

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