FMJ Mtl14e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – A
Frère Jakub
Za 9, 9-10 ; Ps 144 ; Rm 8, 9. 11-13 ; Mt 11, 25-30
9 Juillet 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Savoir rendre grâce, savoir rendre sa grâce à Dieu

Chers frères et sœurs,
« Mais justice a été rendue à la Sagesse par ses propres œuvres » dit Jésus.
Ses propres œuvres, les œuvres de la Sagesse sont en premier lieu les œuvres du Christ qui accomplissent le dessein de Dieu. Elles révèlent l’identité de Jésus :
Celui qui vient plus grand que Jonas,
que Salomon, que le Temple même, propre Fils de Dieu, Seigneur du ciel et la terre, celui que Dieu révèle aux pauvres, aux tout petits, à ceux qui ploient sous le fardeau.
Les œuvres du Christ révèlent ce qui était caché et demeure caché aux prétendus sages, à savoir les mystères du Royaume.
Pour ces pauvres il y a le repos, la paix, la joie.
Cette révélation est confiée aux apôtres et à l’Église.

Pour découvrir ce trésor de la Sagesse de Dieu, l’inauguration du Royaume de Dieu, l’homme doit renoncer à sa sagesse.
Pour découvrir ce trésor de la Sagesse l’homme doit s’inscrire à l’école du Christ.

Lorsque le Seigneur a pris la coupe pendant la dernière Cène,
il a rendu grâce; nous savons aussi que le Christ avait coutume de rendre grâce chaque fois; avant d’accomplir un miracle il levait les yeux vers le Père des cieux.
Il rend grâce parce que d’avance il se sait exaucé
– écrit Édith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix.
Il rend grâce pour l’œuvre de rédemption qui lui est donné d’opérer.
Ainsi, le sacrifice éternellement actuel du Christ,
sur la croix, au cours de la sainte messe
et dans la gloire éternelle du ciel, peut se comprendre comme une seule immense action de grâce
– c’est le sens du mot « Eucharistie » –
comme action de grâce pour la création,
la rédemption et l’achèvement final.

L’école du Christ signifie rendre grâce et gloire à sa manière,
louer Dieu le Père à sa manière.
Savoir rendre grâce, savoir rendre à Dieu sa grâce,
c’est aussi ce qui permet d’accéder à l’acte de foi.
Rendre grâce, c’est ce qui nous rassemble
de dimanche en dimanche quand nous nous retrouvons autour de la table eucharistique.

En célébrant l’Eucharistie, nous manifestons combien la vie chrétienne s’enracine, s’alimente et s’achève dans l’action de grâce pour la vie que le Christ ne cesse de nous donner en abondance.
Maitre Eckart, un des grands maitres de la vie spirituelle chrétienne commente ainsi cette prière de Jésus.
« Notre béatitude consiste à connaître Dieu,
à devenir par grâce un avec Lui.
La voie de cette union,
le chemin de cette communion passe par le Fils
et par sa Parole de sagesse que Jésus le Fils bien-aimé
nous a confiée. »
Alors avec prophète Zacharie nous pouvons acclamer et louer : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion!
Pousse des cris de Joie, fille de Jérusalem »
pour accueillir la grâce de Jésus doux et humble.

Cette joie, nous l’avons déjà goûtée,
ou du moins pressentie; joie de la vie filiale,
joie de la nuptialité de l’Église,
joie de l’Esprit reçu au baptême
et dont le Règne dans nos vies est consolidé par les sacrements et la prière.
Et la seconde lecture nous dis :
« Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus,
le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. »
Il est bon de savoir que nous avons une « boussole intérieure ». L’Esprit Saint qui nous indique la direction à prendre : l’onction de paix et de joie spirituelle
nous confirme à chaque instant si la route que nous empruntons est la bonne, c’est-à-dire si elle nous rapproche du Seigneur qui vient.

Que la Vierge Marie nous aide à reconnaître le murmure de l’Esprit, pour que nous puissions répondre à son appel
et entrer dans la jubilation « car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël » même s’il avance vers nous comme
« un pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. »
« Justice a été rendue à la Sagesse par ses propres œuvres. »

Et notre mission est, comme la mission du psalmiste,
de chanter et louer le Seigneur assez fort pour que tous le sachent : la richesse du pardon, la tendresse et la pitié du Seigneur, elles sont pour tous!
« La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres. »

Amen.

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