FMJ MtlMardi, 31e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Thomas
Ph 2, 5-11 ; Ps 21 ; Lc 14, 15-24
4 novembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

M’engager, à cause du Nom de Jésus

Pourquoi tous ces invités
ne viennent-ils pas au repas de cet homme ?
Parce qu’ils ont d’autres activités
qui sont – selon eux – prioritaires.
Ainsi, l’un se dit obligé d’aller voir un champ
qu’il vient d’acheter.
L’autre part essayer les bœufs
qu’il vient d’acheter ;
et le troisième donne pour raison de son absence
qu’il vient de se marier.
(On se demande pourquoi
il ne viendrait pas avec sa nouvelle épouse ?)

Quand nous regardons chacune de ces raisons avancées,
il est frappant de constater
que ce sont des raisons qui n’en sont pas.
Celui qui vient d’acheter un champ
ne perdra pas son champ
s’il vient dîner chez son ami.
De même celui qui a acheté ses bœufs.
Et celui qui vient de se marier
ne perdra pas sa femme
– ou alors aurait-il des raisons de craindre le contraire ?
Si l’un d’eux avait déjà été invité à une autre rencontre
ayant lieu au même moment que ce repas,
alors effectivement ce serait là une excuse valable
pour ne pas venir.
Mais que cache donc cette dérobade de tous ces invités ?
Le champ, les bœufs, la nouvelle épouse vont rester…
alors que ce repas donné par leur ami
ne se reproduira pas !

En réalité aucun d’eux ne désire venir à ce repas.
L’homme en est peiné,
mais il ne se décourage pas pour autant.
Il envoie ses serviteurs inviter à la sauvette,
des pauvres, des estropiés, des boiteux
qu’ils vont chercher dans les rues de la ville.
Eux ne refusent pas de venir.

Nous pouvons imaginer qu’ils sont d’abord bien surpris
d’être ainsi invités à un repas de marque.
Mais ils ne trouvent aucune excuse, eux,
pour ne pas venir.
Au contraire, ils sont ravis et honorés
d’être ainsi invités à la sauvette,
prenant la place d’invités de marque.

Maintenant, il y a un enjeu
dans cette parabole que raconte Jésus.
« Heureux celui qui participera au repas
dans le royaume de Dieu.
» (Lc 14,15)
C’est ce que lui dit un des convives du repas
chez un chef des pharisiens auquel participe Jésus.
Cette béatitude devient alors :
« heureux celui/celle qui saura répondre
à l’invitation à participer au repas
dans le Royaume de Dieu. »

Celui qui invite à ce repas,
c’est Jésus Lui-même.
Cette invitation pourra prendre pour moi, aujourd’hui,
des formes différentes, suivant mon état de vie.
Cela pourra être une invitation
à aller à la messe,
à tel office,
à telle rencontre de prière,
à tel groupe chrétien,
à tel pèlerinage,
à telle récollection,
à telle retraite.
Cela pourra être tout simplement une invitation
à vivre tel temps significatif de prière personnelle,
ou telle démarche de réconciliation, de pardon,
tel acte de charité.

Comment est-ce que j’y réponds ?
Est-ce que je cherche des excuses
qui n’en sont pas pour ne pas y aller ?

Certes, je peux avoir des excuses valables.
Si, par exemple, je suis tenu
par un engagement professionnel, ou bénévole,
je n’ai pas le loisir
pour aller à une messe à ce moment-là.
Si je m’étais engagé
à aller à une rencontre importante
avec ma famille ou avec mes amis,
je ne peux pas aller à un groupe chrétien à ce moment-là.
Mais alors, je peux vivre
ces engagements qui sont les miens
comme des invitations à participer
au repas dans le Royaume de Dieu.

Dans son épître aux Philippiens,
Paul nous parle du Nom de Jésus
qui est au-dessus de tout nom.
Il est au-dessus de tout nom,
car Jésus S’est abaissé par amour,
Il S’est dépouillé de Lui-même par amour.

Quelle est l’importance du Nom de Jésus pour moi ?

S’il a vraiment de l’importance,
je serai prêt(e) à m’engager,
à renoncer à bien des affaires,
pour répondre d’une façon ou d’une autre
à l’invitation au repas dans le Royaume de Dieu.

S’il a peu d’importance,
je me trouverai toutes sortes d’excuses
pour ne pas y répondre :
j’ai acheté un IPad.
Je viens de rencontrer la femme de ma vie !
Je viens de gagner beaucoup d’argent…
Autrement dit, mon IPad, ma blonde, mon argent
sont plus importants que Jésus !

Est-ce que je le crois vraiment ?
Si véritablement c’est le Nom de Jésus qui m’intéresse,
alors, je suis capable de laisser pour un temps
(ou même définitivement si Jésus me le demande),
mon IPad, ma blonde, mon argent !

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