FMJ MtlMercredi, 4e Semaine du temps ordinaire – C
Frère Théophane
2 S 24, 2.9-17 ; Ps 31 ; Mc 6, 1-6
3 février 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Laissons-nous renouveler

Frères et sœurs,
Après avoir entendu dimanche dernier
le témoignage de Luc concernant la visite de Jésus à Nazareth,
là où il avait grandi,
l’Église dans sa sagesse a choisi
de nous donner ce passage à réentendre
quelques jours après avec l’évangéliste Marc, cette fois.

Marc nous dit que Jésus vient dans son pays,
mais il ne nomme pas explicitement Nazareth.
Il ne prend pas la peine de citer
le passage que Jésus a lu et commenté.
Il ne cite pas non plus
le ministère des prophètes exercé au bénéfice des païens,
ni la fureur meurtrière qui va s’emparer des gens de la synagogue.

Serait-ce des oublis, des lacunes,
un manque de professionnalisme de la part de Marc ?

Frères et sœurs, Marc nous dit que Jésus vient chez les siens
et qu’il enseigne dans la synagogue.
Les auditeurs reconnaissent que de sa bouche
sortent des paroles de sagesse.
Mais voilà : Jésus, l’enfant du pays,
on croit trop bien le connaître !
On connait sa famille, on l’a vu grandir au quotidien.

Or, aujourd’hui, par sa sagesse,
il vient bousculer l’image qu’on s’est faite de lui,
et on n’aime pas beaucoup être dérangé dans ses habitudes,
au risque de se choquer.
Les gens du pays ne peuvent consentir
à reconnaître que Dieu agit en Jésus.
Ils réduisent Jésus à l’image qu’ils en ont.
Ce faisant, ils lient les mains de Jésus
et l’empêchent d’accomplir guérisons et libérations.

Frères et sœurs, si Marc semble moins précis,
c’est qu’au fond cette expérience de Jésus chez les siens,
elle se vit aujourd’hui même
et elle se vit dans notre cœur de baptisé.

Jésus vient chez lui – chez nous.
Il vient nous enseigner et nous nourrir de sa Parole,
de Lui-même, de ce qu’Il est : la Parole du Père,
l’Envoyé du Père.
Il vient en cette Eucharistie,
acte de reconnaissance et d’action de grâce,
mais aussi au long des jours.

Combien de fois notre frère, notre sœur, cet inconnu,
ou ce pauvre rencontré au coin de la rue
est cet instrument à travers lequel
le Seigneur Lui-même vient nous donner une parole de sagesse,
une parole de vie, une parole qui nous relève ?

Le Seigneur vient à notre rencontre.
Sera-t-Il étonné et attristé
devant notre aveuglement à cause de nos succès,
de nos échecs, de nos préoccupations
ou même de nos soucis des choses à faire pour lui ?

Voulant faire des choses pour Lui,
nous oublions parfois d’être pour Lui,
de croire en Lui, pour nous recevoir de Lui.

Frères et sœurs, le Seigneur vient à notre rencontre
dans cette Eucharistie.
Offrons-Lui tout ce que nous sommes et, comme David,
reconnaissons notre inconstance et notre fragilité.

Accueillons-Le avec foi en cette Eucharistie
pour qu’Il nous renouvelle
et nous rende capable de L’accueillir au long des jours,
dans sa nouveauté première.

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