FMJ MtlDixième dimanche du temps ordinaire – B
Frère Thomas
Gn 3, 9-15; Ps 129 (130); 2 Co 4, 13-5,1; Mc 3, 20-35
10 juin 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

Libres pour faire le bien

La liturgie de ce dimanche met sous nos yeux deux attitudes opposées.
Nous pourrions aussi dire :
« le péché et la justice ».
Comment ces deux réalités sont-elles présentes dans notre monde?
Comment sont-elles présentes dans nos vies?
Laissons-nous enseigner
par les textes de la liturgie de ce dimanche.

Nous avons d’abord le récit du premier péché,
au début du livre de la Genèse.
Quelque chose est brisé
dans la relation du premier homme
et de la première femme avec Dieu.
Ils n’ont pas blasphémé,
mais ils se sont laissé tromper par le serpent,
par le tentateur.

Le drame du péché
c’est qu’avant de nous faire connaitre le mal il nous trompe.
Pour combattre le péché,
ce n’est donc pas tant une affaire de morale
que de discernement.

Dans l’Évangile de ce jour
nous voyons Jésus qui expulse des démons.
Ce faisant Jésus fait œuvre de libération,
pour que les personnes soient libres de faire le bien,
de vivre en enfants de Dieu.
Jésus dit la grande miséricorde de Dieu, car il dit :
« Tout sera pardonné aux enfants des hommes :
leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés ».

Il semblerait cependant
qu’il y ait un péché impardonnable,
c’est ce que Jésus appelle
« le blasphème contre l’Esprit Saint ».
De quoi s’agit-il?
Il s’agit du péché contre la lumière :
en pleine lumière refuser la lumière.
Dans la lumière et l’amour de l’Esprit Saint refuser l’Esprit Saint.

Dieu ne peut pardonner un tel choix délibéré des ténèbres,
Dieu ne peut contraindre notre liberté.

Sur la terre notre discernement est souvent faussé,
car nous ne sommes pas en pleine lumière.
Le discernement d’Adam et d’Ève a été faussé,
car ils ont été trompés par le serpent.
Le discernement du démon n’est pas faussé
car il est un pur esprit qui contemple la gloire de la bonté de Dieu.
Le discernement des scribes risque d’être comme celui du démon,
car ils ont la lumière de la connaissance des Écritures
et ils refusent la lumière de Jésus qui chasse les démons.
Jésus les met en garde contre le blasphème contre l’Esprit Saint.

S’il y a le péché, il y a aussi la justice.
S’il y a blasphémé, il y a aussi faire la volonté de Dieu.
Et Jésus appelle ceux et celles qui font la volonté de Dieu
sa mère et ses frères et ses sœurs.

Voilà quelque chose de nouveau!
Dans la première Alliance pour faire la volonté de Dieu
il fallait mettre en pratique la loi.
Dans la Nouvelle Alliance tout est recentré
par rapport à la personne de Jésus.
Jésus est non seulement un modèle extérieur,
mais aussi quelqu’un à qui nous nous unissons étroitement.

En faisons la volonté de Dieu,
nous devenons pour lui un frère une sœur,
et même une mère.
Que nous devenions pour lui un frère,
une sœur, nous pouvons le comprendre,
car en faisant la volonté de Dieu
nous devenons un peu plus fils ou fille de Dieu,
comme Jésus.

Mais comment deviendrions-nous mère de Jésus?
En faisant la volonté de Dieu
nous mettons en pratique la Parole de Dieu,
nous faisons prendre corps en nous la Parole de Dieu.
Et comme Jésus est le verbe de Dieu,
la Parole de Dieu,
nous devenons pour lui une mère.

Lorsque Jésus affirme que
sa mère et ses frères et sœurs
sont ceux et celles qui font la volonté de Dieu,
il en méprise en rien sa mère et ses frères de sang qui cherchent à le voir.
Au contraire, cette affirmation les honore,
dans leur désir de faire la volonté de Dieu.

Des membres de la famille de Jésus
sont cependant inquiets de voir Jésus si accaparé
par son ministère auprès des foules :
ils pensent qu’il a perdu la tête.
Mais Jésus les rassure en leur montrant
que sa famille spirituelle est beaucoup plus large
que sa famille charnelle.

Ainsi, tout comme Jésus nous libère du démon
pour que nous puissions éviter le péché et faire le bien,
Jésus nous agrège à sa famille
lorsque nous faisons la volonté de Dieu.

Béni sois-tu Seigneur Jésus,
tu nous rends libres pour discerner le bien
et pour l’accomplir,
tu nous libères du péché contre l’Esprit Saint.

En faisant la volonté de Dieu
tu fais de nous tes frères,
tes sœurs et ta mère,
car nous devenons comme toi fils et fille du Père,
et nous te donnons corps par nos vies à toi,
la Parole de Dieu faite chair.

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