4e DIMANCHE DE PÂQUES – B
Frère Thierry-Joseph
Ac 4, 8-12 ; Ps 117; 1 Jn 3, 1-2 ; Jn 10, 11-18
3 mai 2009
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement

Le Seigneur est mon Berger

Le Seigneur est mon Berger,
je ne manque de rien,
si je traverse les ravins de la mort,
il est là (Ps 22).

Il me porte dans ses bras (Is 40,11).

Si le Seigneur choisit la comparaison avec le berger, le pasteur et les brebis, c’est que les brebis sont les animaux les plus attachants du monde pour celui qui s’en occupe. Il suffit de voir des bergers pour le comprendre. Le Seigneur veut nous dire ainsi combien il est attaché à nous parce qu’il s’occupe de nous qui sommes aussi fragiles que des brebis.

Et pour rendre présent visiblement le fait qu’il est attaché à nous, qu’il nous porte sur ses épaules et nous guide vers les pâturages, il donne des pasteurs. Papes, évêques, prêtres sont des êtres aussi fragiles que nous tous mais qui avec le Seigneur consentent de participer à ce mystère de Jésus Bon-Pasteur. Aussi, je veux vous parler de ce qu’est un prêtre selon le cœur de Dieu pour que vous puissiez voir à travers eux, dans la foi, le Seigneur qui vous prend dans ses bras.

1. Ce qui fait vivre un prêtre
2. Ce que fait un prêtre.

Le mystère d’un prêtre, d’un vrai pasteur commence par un ébranlement intérieur, une compassion devant l’humanité qui souffre et qui est perdue, perdue dans la recherche d’un faux-bonheur, blessée sans que personne vienne apporter la guérison. C’est ce que dit l’Évangile : « En débarquant, Jésus vit une foule nombreuse et il fut pris aux entrailles parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’avaient pas de berger et il se mit à les enseigner » (Mc 6,34).

Voilà pour ma part le moteur de ma vocation de prêtre. Être pris aux entrailles. Le pasteur en voyant l’humanité, ne porte pas de jugement ou de condamnation, il est remué, il veut donner sa vie pour qu’à travers lui Dieu vienne au secours de cette humanité pour qu’il éprouve une compassion viscérale. Voilà pourquoi le Seigneur est venu rejoindre l’humanité, voilà pourquoi un prêtre donne sa vie.

Aussi le moteur de la vie d’un vrai pasteur n’est pas le profit comme le mercenaire, pas la recherche d’un gain ou autre chose encore mais un amour qui veut pour les autres la vie, qui veut pour les autres le meilleur : Dieu Lui-même. Paul, modèle de pasteur, dit : « Comme une mère nourrit ses enfants et prend soin d’eux, telle était notre tendresse pour vous » (1 Th 2,8).

Un prêtre donne donc à l’humanité tous les trésors de Jésus : sacrements, Parole de Dieu, amour paternel, attention, écoute, service. Le prêtre n’exerce pas sa tâche pastorale par un pouvoir. Veillez sur le troupeau non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont confiés mais en devenant les modèles du troupeau (1 Pi 5,3).
Un bon pasteur n’est pas un chef mais quelqu’un qui donne sa vie pour les autres pour que tous donnent leur vie pour les autres puisque c’est en donnant sa vie pour les autres qu’on trouve Dieu et tout bonheur. « Je donne ma vie pour mes brebis » (1 Th 4,12). Et le prêtre, l’évêque exhorte, commande comme Paul et comme un père pour mener une vie digne de Dieu qui vous appelle à son repos et à sa gloire .

Toute la vie du prêtre est donc réunie dans l’Eucharistie où il donne sa vie pour que vous ayez la vie. Dieu ne lui demande pas d’être bon organisateur, bon prédicateur, mais de donner sa vie.

Frères et sœurs même si le prêtre n’est pas trop fidèle à ce don de Dieu, et qu’il a besoin de vos prières, accueillez-le dans la foi, découvrez en lui cette grâce de pasteur et vous l’aiderez à être pasteur.

Voulez-vous être des vivants, reposer sur de gras pâturages ? Cela ne peut se faire sans cet attachement aux pasteurs que Dieu vous donne : notre pape Benoît XVI, votre évêque le cardinal Turcotte et vos prêtres. Accueillez-les pour qu’ils donnent le meilleur, c’est-à-dire l’amour de Dieu Lui-même pour votre bonheur le salut de toute l’humanité.

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