NATIVITÉ DU SEIGNEUR (Aurore) – BFMJ Mtl
Frère Antoine-Emmanuel
Is 62, 11-12 ; Ps 96 ; Ti 3, 4-7 ; Lc 2, 15-20
25 décembre 2005
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’Eucharistie… c’est la crèche

Les bergers de l’Évangile n’étaient pas des grands saints,
ni des grands ascètes, ni des grands mystiques.

Mais ils ont une qualité fondamentale :
ce sont des gens simples.
Ils n’ont pas toute la complexité religieuse des grands-prêtres
ou intellectuelle des penseurs de notre temps.
Et cela se reflète dans une attitude bien précise :
ayant entendu l’annonce des anges, ils vont voir.
Ce qui leur a été annoncé, ils veulent le voir.
Et pour cela, ils lâchent leur troupeau
et quittent leurs champs pour aller en ville.

Nous aussi frères et sœurs, ce matin,
nous sommes venus voir.
Cette nuit nous avons entendu la nouvelle
et nous sommes venus voir l’Enfant.

Un enfant absolument comme tous les autres petits enfants.
Le seul détail – qui n’en est pas un
et qui a permis aux bergers de Le reconnaître –
c’est qu’il repose dans une mangeoire.

On ne dépose jamais
les enfants dans des mangeoires !
Mais cet Enfant-là, oui.
Parce que cet Enfant est Dieu
et que Dieu est le Pain des hommes.
Dieu S’est mis d’emblée dans la mangeoire
pour que nous Le mangions.

Nous le regardons.
Ce matin il n’y a rien à entendre,
seulement à regarder, à contempler.
Et comme Marie, nous recueillons tous les reflets du Mystère
et nous les confrontons les uns avec les autres,
nous les unissons les uns avec les autres.

Qu’est-ce qui jaillit de cette mosaïque de lumière :
Cette scène toute simple, toute pauvre,
pauvre jusqu’à nous mettre mal-à-l’aise :
– comment peut-on laisser une mère et son nourrisson
dans une pièce qui n’est qu’une étable –
cette scène est une manifestation de Dieu.
Paul nous le dit ce matin avec trois mots :
c’est une manifestation de la bonté de Dieu
– Dieu nous révèle qu’Il est bon ;
de Dieu amour pour les hommes –
Dieu nous révèle qu’Il nous aime :
de Dieu miséricorde qui fait qu’Il nous sauve,
non pas en vertu de nos mérites,
mais seulement parce qu’Il nous aime.

Alors cette révélation,
nous la déposons spirituellement
dans le cœur de notre ville.
Car Isaïe, ce matin, nous parle du salut qui vient dans la ville,
ville qui n’est plus délaissée ni abandonnée,
et dont le peuple devient saint.

L’Eucharistie que nous célébrons maintenant
c’est Bethléem au cœur de Montréal,
c’est la crèche vivante, extrêmement discrète,
mais qui sauve toute notre ville
et fera de son peuple un peuple saint.

C’est plus qu’une crèche vivante …
c’est la crèche elle-même,
c’est la venue du fils dans notre monde.
Et nous sommes là au nom de toute notre cité
pour saluer l’enfant qui vient sauver sa ville.

La bonté de Dieu,
son amour pour les hommes
sa miséricorde,
débordent ici à flots,
des flots infiniment discrets,
mais infiniment puissants.

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