sanct - smSamedi, 3e Semaine de Carême
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Os 6, 1-6 ; Ps 50 ; Lc 18, 9-14
5 mars 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

C’est l’amour que Je désire

Mes sœurs, mes frères,

« C’est l’amour que je désire, dit le Seigneur, et non les sacrifices,
la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes ». (Os 6, 6)

Les fils d’Israël avaient pourtant exprimé leur intention :
« au lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice les paroles de nos lèvres » (Os 14, 3)
et encore : « Allons, revenons au Seigneur…
efforçons nous de connaître le Seigneur ». (Os 14).
Mais l’amour d’Israël est fugitif comme la brume du matin,
comme la rosée qui s’évapore à la première heure », répondit le Seigneur.

On doit comprendre qu’il y a donc un long chemin à parcourir
pour que la miséricorde du Seigneur enracine son peuple
dans la connaissance, l’amour et le service de Dieu.

La parabole du pharisien et du publicain en prière
s’inscrit justement dans cette longue route de la miséricorde.
Il s’agit d’une parabole.
La parabole accentue les traits pour mieux faire comprendre
quelles sont les attitudes à éviter et les attitudes à imiter dans la prière.

Dans cette parabole, le pharisien ne représente pas l’ensemble des pharisiens,
mais l’attitude de ceux et celles qui sont convaincus d’être justes
en raison de leur conformité à la Loi
ou encore en raison des œuvres qu’ils accomplissent
alors que le salut n’est que don que Dieu seul peut accorder.
Jésus avait déjà dit : « Je suis venu appeler non pas lest justes,
mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent ».
Le pharisien se considère comme juste ;
il ne prie pas Dieu : il se parle à lui-même.
Il se félicite de tout ce qu’il a fait pour mériter le salut.
Le salut ne se mérite pas.
Il est un don de Dieu.
Il est objet de miséricorde.
Il n’attend rien d Dieu.
Il ne recevra rien parce qu’il ne demande rien.
Il faut de l’humilité pour demander.

L’attitude que Jésus propose est celle du publicain :
humilité, reconnaissance de sa condition de pécheur.
Voilà la prière qui plaît au Seigneur.

Les vingt-quatre heures pour le Seigneur
nous sont offertes pour que le Seigneur nous montre sa miséricorde.
Nous avons besoin pour cela de prendre la même attitude
que celle du publicain de la parabole.
Nous pourrons alors nous en retourner touchés par la miséricorde
et capables d’exercer cette même miséricorde envers nos frères et sœurs.

Aujourd’hui encore, ce ne sont plus les sacrifices que Dieu veut,
mais le don de nous-mêmes à lui et aux autres :
c’est le connaître, l’aimer et le servir, dans nos frères et sœurs,
dans ceux et celles dont nous nous faisons proches.
Voilà le sacrifice qui plaît à Dieu
et qui trouve sa source dans l’Eucharistie à laquelle nous participons.

Ainsi nous pourrons dire avec le psalmiste :
« Bénis le Seigneur ô mon âme.
N’oublie aucun de ses bienfaits
». (Ps 102).