FMJ MtlTRIDUUM EUCHARISTIQUE
Vendredi, 23e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Michel-Marie
1 Tm 1, 1-2.12-14 ; Ps 15 ; Lc 6, 39-42
11 septembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Un ménage pas ordinaire

Frères et sœurs,
ce Triduum Eucharistique va commencer
par un grand ménage, un grand désordre.
Tout doit disparaître,
tout doit être jeté,
tout doit être réorganisé.

Les habitués des retraites le savent bien :
le but en est toujours de mettre de l’ordre dans notre cœur.

Mais pendant ce Triduum Eucharistique,
nous allons nous occuper d’un autre organe.
Le ménage cette fois-ci sera fait dans notre œil !

Ce n’est pas seulement la paille et la poutre
qui doivent disparaître,
mais tout ce qu’il y a dans l’œil,
de la paille à la poutre.

Et le ménage que nous sommes appelés à faire
est d’un genre nouveau.

Ce qui est resté coincé dans nos yeux,
ce sont toutes les choses sur lesquelles
nous avons posé un regard superficiel.
Toutes ces réalités qui frappent notre œil,
mais qui ne descendent pas dans notre cœur.
Toutes ces choses que nous considérons avec nos yeux,
mais qui n’affectent pas notre être.

Alors notre regard devient de plus en plus encombré,
encombré de tout ce que nous regardons sans contempler,
de tout ce que nous avons sans y porter attention.

La paille et la poutre qu’il faut enlever,
c’est tout ce qui frappe le regard sans toucher le cœur.
Remarquons que nous aurons naturellement tendance
à enlever les choses qui vont de l’intérieur vers l’extérieur.

Dans ce ménage de genre nouveau,
il nous faut au contraire pousser vers l’intérieur
pour enlever la paille et la poutre
qui empêche que ce que nous voyons touche notre cœur.
Pour ce faire, il ne faut pas tirer
mais pousser pour que ce qui est coincé tombe dans le cœur.

De la paille à la poutre,
ça veut peut-être dire, frères et sœurs,
de la crèche à la croix.

Ce sont donc tous ces mystères de la vie du Christ
que nous contemplons sans les comprendre.
Chaque événement de la vie du Christ
contient une puissance et une extraordinaire énergie
qui doivent bouleverser complètement et définitivement
la vie d’une personne.

Mais combien nous sommes nombreux à regarder ces mystères
et à demeurer comme nous sommes.
C’est que précisément,
les mystères sont coincés dans notre œil
à la superficie de notre être.

Jésus nous dit qu’il faut d’abord enlever la poutre,
c’est-à-dire être bouleversés au plus profond de notre être
par la croix du Christ avant d’enlever la paille,
c’est-à-dire comprendre le Mystère de son Incarnation.

La croix du Christ est la toute première chose à comprendre :
la Passion du Christ est le point le plus haut de sa vie.
Tant que cette poutre est au niveau de notre œil,
tant qu’elle n’a pas affecté le plus profond de nos entrailles,
nous ne pouvons pas voir clair
pour comprendre les autres mystères.

En ce début du Triduum Eucharistique,
nous allons donc commencer par enlever les poutres de nos yeux,
comprendre en profondeur le mystère de la croix
et alors nous pourrons ainsi commencer à percevoir
plus clairement ce grand mystère qu’est l’Eucharistie.

Oui, frères et sœurs, regarder l’hostie
ne produira pas son effet sur nous
si d’abord, nous n’avons pas contemplé la croix.

Ce que nous adorons est avant tout
l’acte de mise à mort du Fils unique de Dieu
pour sauver toutes les personnes.
Toutes nos adorations doivent
d’abord commencer par cette considération.

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