FMJ MtlL’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – A
Frère Antoine-Emmanuel
Ap 11,19;12,1-6-10 ; Ps 44 ; 1 Co 15, 20-27 ; Lc 1, 39-56
15 août 2017
Maison de Prière, St-Hilaire

L’Épouse de l’Agneau était prête

L’Épouse de l’Agneau était prête.

Quelle belle fête que l’Assomption de la Vierge Marie.
Une fête débordante de lumière et d’espérance !

Marie, la première en chemin,
entre avec son esprit, son âme et son corps
dans la gloire éternelle du Dieu Trinité.

Tout en Elle était prêt à entrer dans l’Amour éternel,
dans la grande danse d’Amour du Père, du Fils et de l’Esprit.

L’Épouse de l’Agneau était prête…

Que garder au cœur en cette si belle fête ?
Je vous propose de vous souvenir de trois cris.

D’abord un cri de joie…
Le cri de Dieu qui appelle Marie :
« Viens ma toute belle, viens ! » (cf. Ct 2,10)
Qui dira la joie des Trois
quand la Vierge immaculée
entre dans leur commune extase…
Si l’éros est en Dieu – et il l’est –
il est d’une puissance, d’une légèreté et d’une joie immense
quand il s’agit de Marie,
car en Elle, rien ne résiste à l’Amour.
Il n’y a en Marie ni retour sur soi,
ni peur servile, ni calcul, ni honte,
rien, rien de ce qui fait obstacle à l’Amour.

Mieux, Marie est ce « rien du Tout » qui permet à Dieu
de déverser la plénitude de Sa tendresse.

Marie est pure, vide d’amour devant l’Esprit de Dieu.
Elle est silence, toute silence
devant le Verbe de Dieu.
Elle est toute filiale devant le Père.
C’est cela être pleine de grâce.

Viens, ma toute belle, viens…
Viens, Toi qui, au pied de la croix,
as connu la plus terrible épreuve
qu’aucune créature n’ait connue.
Toi, la désolée auprès de Jésus abandonné ;
Toi qui T’es associée comme nul autre
à la Passion de Jésus et qui, de ce fait,
est associée comme nul autre à Sa gloire ;
viens ma toute belle, viens !

*

Le deuxième cri que je voudrais entendre avec vous,
c’est celui que Saint Bernard
mit sur notre bouche à nous
quand il fit l’homélie pour cette fête.
« Entraîne-moi : à ta suite, courons ! » (Ct 1,4)

C’est notre cri à nous.
Un cri de désir…
Marie, Toi qui la première est entrée au Ciel,
entraîne-nous….
Nous avons besoin de Toi
pour ne pas rater le chemin du Ciel.
Marie, Tu sais nos résistances, nos peurs,
nos envies, nos passions déréglées,
et tout ce qui nous tient collés à la Terre,
à la chair et au mal…
Tu connais tout cela
parce que Tu l’as porté dans ta passion avec Jésus.
Et rien de tout cela ne Te fait peur…
Rien de tout cela ne peut faire diminuer
ton amour et ta tendresse pour nous.
Aussi, nous pouvons sans aucune crainte recourir à Toi,
sûrs de trouver dans ton cœur un refuge ;
et non seulement un refuge,
mais un chemin qui ne peut pas ne pas conduire au Ciel.

Marie est la première.
Celle qui non seulement nous attend,
mais nous désire maternellement.
Nul n’est mère plus profondément que ne l’est Marie ;
sa maternité est divine !
Elle est d’une ampleur et d’une profondeur extraordinaires,
pur reflet de la tendresse divine.

Attire-nous, Marie…
Prends-nous par le cœur pour échapper
à l’emprise de nos passions
et fais de nous des témoins de l’Amour ici-bas,
des témoins du Ciel.
C’est de cela dont notre monde a tant besoin.

*

Le troisième cri que je vous propose de garder au cœur
est celui que poussa une mystique, Adrienne von Speyr.
Le théologien Hans Urs von Balthasar raconte que,
lorsqu’il était avec Adrienne von Speyr,
celle-ci sortit sur le balcon et revint terrifiée.
Alors que la nuit tombait paisiblement,
le ciel s’ouvrit devant la mystique
qui vit exactement (la scène de l’Apocalypse
que nous avons entendue dans la première lecture) (réf. ci-haut).
Elle la décrivit à son père spirituel,
et, en tant que médecin, saisie spécialement
par la souffrance de la femme, elle cria :
« il faut aider cette femme, il faut l’aider ! »
Balthasar alla chercher sa Bible
et lut ce passage à Adrienne qui, stupéfaite,
s’écria : « c’est exactement cela,
et je ne connaissais pas ce passage de la Bible »
(commentaire de sr. Cécile, Montréal, 15.08.2017)

Il faut aider cette femme !
La Femme revêtue du soleil,
menacée par le dragon infernal
et qui enfante le Christ…
Cette Femme glorieuse et douloureuse
qui est Marie.
Mais comment peut-Elle être si douloureuse
et vivre les conséquences du premier péché (cf. Gn 3,16)
si Elle est dans la gloire ?

Elle est dans la gloire parce qu’Elle aime jusque-là…
Marie aujourd’hui enfante le Christ,
Elle donne la vie, la vraie vie
à notre pauvre humanité embourbée
dans toutes les corruptions
que ne cesse de dénoncer le Pape François.

Il faut aider cette Femme, frères et sœurs !
Il faut l’aider en offrant avec Elle
nos souffrances, nos prières et notre amour.
Il faut l’aider pour que les âmes ne s’abîment pas,
pour que la Rédemption puisse atteindre
les âmes les plus refermées, repliées et désespérées.

*

Chers frères et sœurs…
Voici trois cris qui se tissent l’un avec l’autre
et nous font goûter la beauté de Marie…
La toute pure.
La toute belle.
Avec Elle, célébrons cette Eucharistie
en demandant au Seigneur
de réveiller dans l’Église entière le goût du Ciel,
le désir du Ciel.

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