sanct - smNOTRE DAME DE GUADALUPE, PATRONNE DES AMÉRIQUES
(Samedi, 2e Semaine de l’Avent – C)
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Is 7, 10-14.8, 10 ; Ps 66 ; Lc 1, 39-48
12 décembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Emprunter le regard de Marie sur Celui qui vient

Mes frères, mes sœurs,
quand nous récitons le chapelet,
le deuxième Mystère joyeux, après l’Annonciation,
est la Visitation (le lundi et le samedi).
La Visitation est un mystère
qui couvre toute l’Écriture sainte.
À plusieurs reprises,
l’Ancien Testament nous rappelle
que Dieu a visité son Peuple.
La visitation de Marie à sa cousine Élisabeth
est une des modalités
de la visite de Dieu à son Peuple.

Marie, qui porte en elle Jésus,
rencontre sa cousine Élisabeth qui elle, porte Jean,
qu’on surnommera le Baptiste.
Joyeuse rencontre, source de joie mutuelle,
accomplissement, déjà, de la prophétie d’Isaïe :
« Le Seigneur lui-même vous donnera un signe :
voici que la jeune femme est enceinte,
elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel,
c’est-à-dire Dieu avec nous » (Is 8, 10).

Dans cette visitation de Marie à Élisabeth,
le Sauveur espéré est déjà présent.
Dieu visite aussi son Peuple
à travers toutes les manifestations miraculeuses de Marie :
à Lourdes, à Fatima et jusque dans la banlieue de Mexico
quand elle apparaît à Juan Diego
et que, sous le vocable de Notre Dame de Guadelupe,
elle est proclamée Mère de l’Amérique
par le pape Jean-Paul II,
à l’occasion du Synode des évêques pour l’Amérique.
(Remarquez que le pape Jean-Paul II
avait convoqué le Synode pour l’Église en Amérique
et non pas pour l’Église des Amériques.
Il s’agissait pour lui du continent
comme si le Nord et le Sud de l’Amérique
étaient liés par le Centre de l’Amérique
et plus précisément par la Vierge de Guadelupe.)

Il écrit d’ailleurs dans son Exhortation apostolique,
« Dans l’Assemblée spéciale pour l’Amérique
du Synode des Évêques, la Vierge sainte de Guadelupe
(était) invoquée comme ‘Patronne de toute l’Amérique,
Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation’.
Dans cet esprit, écrit le pape Jean-Paul II,
j’accepte avec joie la proposition
faite par les Pères du Synode
que le 12 décembre soit célébrée dans tout le continent
la fête de Notre-Dame de Guadelupe,
Mère et évangélisatrice de l’Amérique.
Et il terminera son Exhortation apostolique
par cette invocation : Notre-Dame de Guadelupe,
Mère de l’Amérique, prie pour nous! ».

En faisant mémoire aujourd’hui,
au milieu de l’Avent,
de Notre-Dame de Guadelupe, Mère de l’Amérique,
Dieu rend visite de façon spéciale
à son Peuple qui est en Amérique.
Et en pensant à la visitation de Marie à Élisabeth,
nous comprenons pourquoi Jean-Paul II
la présente comme l’Étoile
de la première évangélisation :
elle porte en elle la Parole de Dieu
et va l’annoncer à sa cousine Élisabeth,
ce qui est source de joie, la joie de l’Évangile
et source de béatitude :
« Bienheureuse celle qui a cru
à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur
» (Lc 1,45).
Elle a laissé la Parole l’habiter.
Elle a porté cette Parole en elle
pour la donner ensuite au monde.

Marie ne cesse de donner
la Parole de Dieu au monde,
elle qui, comme Mère de Dieu,
préservée et exempte de tout péché,
est montée au Ciel dans son humanité
et ne cesse d’être en lien avec nous tous qui l’invoquons.

Ces deux dernières semaines de l’Avent
nous invitent à emprunter le regard de Marie
sur Celui qui vient,
mais aussi à méditer sur le Magnificat qu’elle entonne
après avoir entendu les paroles de sa cousine Élisabeth.
Chaque Eucharistie est aussi une action de grâce,
un Magnificat pour la visite que Dieu y accomplit. AMEN