FMJ MtlTroisième dimanche de carême – B
Frère Thomas
1 S 16, 1…13; Ps 22; Ep 5, 8-14; Jn 9, 1-41
11 mars 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’aveugle voyait et eux ne voyaient pas

L’homélie a été faite avec les textes de l’année A

Les places sont renversées :
l’aveugle qui ne voyait pas depuis sa naissance voit;
et les pharisiens qui devraient voir les choses de Dieu
ne voient pas qu’un miracle vient de se produire.

King, toi qui t’avances vers le baptême
tu vois des choses que d’autres ne voient pas.
Dans ton cheminement tu es témoin de la lumière
qui vient de Dieu que d’autres ne saisissent pas,
que d’autres ne comprennent pas.
Comme l’aveugle-né lorsqu’il a été guéri,
tu vis un combat pour essayer de témoigner autour de toi
de ce que tu vis en t’approchant du baptême.
Ce témoignage n’est pas toujours bien reçu.

Les pharisiens avaient déjà des préjugés contre Jésus.
Cela ne leur plaisait pas qu’il appelle Dieu son Père,
qu’il fasse des guérisons le jour du sabbat,
et qu’il vienne de Nazareth.
Juste avant l’épisode de l’Aveugle-né,
dans l’Évangile de saint Jean,
des juifs ont failli lapider Jésus parce que ce dernier avait dit :
« Avant qu’Abraham existât, je suis. »

Ainsi pour la plupart des pharisiens
Jésus était un pécheur.
Pourtant certains se demandaient :
« Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes? »
Ceux-là étaient ouverts à la lumière du signe
que Jésus venait d’accomplir.
Mais la plupart étaient fermés.
L’aveugle voyait et eux ne voyaient pas.
Jésus dit à la fin :
« C’est pour un discernement que je suis venu en ce monde :
pour que ceux qui ne voient pas voient,
et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

La lumière du Christ n’est pas une lumière naturelle,
qui ferait l’accord des esprits
parce que tous la recevraient par le sens de leur vue.
La lumière du Christ fait appel à l’adhésion à sa personne.
Certains en ce monde y adhèrent, d’autres n’y adhèrent pas.

À la fin Jésus demande à l’aveugle guérit :
« Crois-tu au Fils de l’homme? »
Et l’aveugle répond :
« Je crois ».

Certains voient, d’autres ne croient pas.
C’est le mystère de la liberté humaine face à la lumière du Christ.
King tu dois rencontrer autour de toi bien du monde qui ne croit pas.
Et comme tu voudrais leur partager
la lumière du Christ que tu as découverte.
Dans notre monde sécularisé,
il y a ceux qui croient et ceux qui ne croient pas.
Et même dans une famille certains croient
et d’autres ne croient pas.
Cela est à la fois douloureux et passionnant.

Lorsque nous voyons la lumière du Christ,
avec les yeux de notre foi,
nous pouvons faire l’objet de moqueries,
de railleries, voire de rejet,
comme l’aveugle-né de l’Évangile l’a subi de la part des pharisiens.
D’autres aussi peuvent nous envier notre foi.

Les pharisiens reprochaient à Jésus
de faire des guérisons le jour du sabbat,
d’appeler Dieu son Père.
Bien de nos contemporains reprochent bien des affaires à l’Église aujourd’hui,
qui est le corps du Christ.

Et nous, si nous voulons néanmoins
marcher à la suite du Christ, dans le cœur de l’Église,
il importe que nous fassions mémoire d’un moment
où Jésus nous a visiter pour nous ouvrir les yeux à sa lumière.

D’un moment fondateur dans notre vie
à partir duquel nous ne regardons plus les autres avec nos yeux humains
mais avec les yeux de Dieu.
Tel Samuel à qui Dieu indique David
comme celui qu’il a choisi pour succéder comme roi à Saül :
l’homme regardant aux apparences
et Dieu regardant le cœur.

D’un moment fondateur dans notre vie
à partir duquel nous vivons en enfants de la lumière,
dans notre conduite et nos paroles.

Que le Seigneur soit béni pour sa lumière
qu’il nous fait connaitre en nous ouvrant les yeux comme l’aveugle-né.
Qu’il soit béni pour l’aveugle-né, pour King,
pour chacun chacune d’entre nous.

Qu’il nous fasse la grâce de persévérer dans cette lumière,
et d’en témoigner par toute notre vie,
au cœur d’un monde en proie à beaucoup de ténèbres.

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