FMJ MtlSolennité de Saint Jean-Baptiste – B
Frère Thomas
Is 49, 1-6; Ps 138 (139); Ac 13, 22-26; Lc 1, 57-80
26 juin 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

La Nativité de Jean-Baptiste nous plonge dans le Mystère de Noël

Voilà donc que nous célébrons la Nativité de Saint Jean Baptiste.
Cette célébration est une solennité,
et l’emporte donc sur la célébration du dimanche du temps ordinaire.

Pourquoi une telle préséance?
Je vois trois raisons à cela :
D’abord le lien étroit avec la célébration du mystère de Noël.
Ensuite parce que Jean Baptiste est à la charnière l’Ancien et le Nouveau Testament.
Et enfin parce que dans la Nativité de Jean Baptiste,
il y a le mystère de l’appel de Dieu dès le sein naturel.

Dans la semaine qui prépare Noël
le texte de la naissance de Jean Baptiste est lu le vingt-trois décembre.
Un parallèle est fait entre Jean Baptiste et Jésus.
Jean Baptiste précède Jésus de six mois,
dans sa conception, puis dans sa naissance.

L’annonce faite à Zacharie,
le papa de Jean Baptiste,
est lue le dix-neuf décembre,
et l’annonce faite à Marie, la maman de Jésus,
est lue le vingt décembre.
Le vingt-et-un décembre est lu le texte de la visitation,
où nous voyons Jean Baptiste,
dans le ventre de sa mère, tressaillir de joie à la venue de Jésus,
lui aussi dans le ventre de sa mère.

La liturgie de l’Église appelle la fête de la naissance de Jean Baptiste :
Nativité.
C’est le même mot que pour la naissance de Jésus.
Ce n’est pas la fête de la mort de Jean Baptiste qui est une solennité,
mais sa Nativité.

Il y a donc un lien avec la célébration du mystère de Noël,
du mystère de l’incarnation.
La Nativité de Jean le Baptiste,
célébrée le vingt-quatre Juin, six mois avant Noël,
nous plonge en plein été dans le mystère de Noël.
Jean le Baptiste, par sa Nativité,
nous plonge dans la Nativité de Jésus.

Jean Baptiste, dans sa vie publique,
a préparé le chemin à Jésus.

Il est un fils de l’Ancienne Alliance,
fils de Zacharie, prêtre du Temple, et d’Élisabeth.
Il vient annoncer celui qui vient après lui,
dont il n’est pas digne de retirer les sandales de ses pieds.
Jean Baptiste vient introduire Jésus dans sa vie publique.
Les yeux d’Israël sont d’abord tournés vers Jean Baptiste
qui pratique un baptême de repentir dans les eaux du Jourdain.

Le Jourdain que le peuple d’Israël
avait traversé à pieds secs du temps de Josué;
et que les prophètes Élie puis Élisée ont aussi traversé à pieds secs.
Puis les yeux d’Israël se tournent de plus en plus vers Jésus.

Lorsque les disciples de Jean Baptiste le lui font remarquer,
il leur réplique :
« C’est ma joie et elle est complète;
il faut que lui grandisse et que moi je diminue ».
Depuis le vingt-et-un Juin, qu’est le solstice d’été,
les jours diminuent.

Ainsi la Nativité de Jean Baptiste,
célébrée en ce 24 Juin, marque aussi astronomiquement
la diminution de l’homme du Premier Testament
qui laisse petit à petit la place au Nouveau Testament en Jésus.

« J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé
– dit le prophète Isaïe –
j’étais encore dans les entrailles de ma mère
quand il a prononcé mon nom ».
Cela peut s’appliquer à Jean Baptiste,
car l’ange Gabriel a annoncé sa grossesse miraculeuse
ainsi que son nom à son père Zacharie.
Nous savons que Zacharie n’a pas cru au début
et qu’il fut frappé de mutisme.
Ce n’est qu’au moment de la naissance de Jean Baptiste,
lorsqu’il écrivit sur la tablette
« Jean est son nom »,
que la parole lui fut rendue.

Jean Baptiste a été rempli d’Esprit Saint
dès le sein de sa mère.
Nous voyons avec Jean Baptiste l’importance de la vie intra-utérine,
qui prépare la naissance.
Si la naissance de Jean Baptiste est aussi solennelle,
c’est que toute une vie intra-utérine l’a précédée.
La vie intra-utérine de Jean Baptiste renvoi à celle de Jésus;
elle renvoi à la vie intra-utérine de chacun chacune d’entre nous,
qui est une histoire sacrée,
où commence notre relation avec Dieu.

Sois béni Seigneur
pour la solennité de la Nativité de saint Jean Baptiste.
Elle nous renvoi au mystère de Noël.
Elle fait le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
Elle nous renvoi à notre appel dès le sein de notre mère.

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