FMJ MtlVingt-quatrième dimanche du temps ordinaire – B
Frère Jakub
Is 50, 5-9; Ps 114 (115); Jc 2, 14-18; Mc 8, 27-35
16 septembre 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

La foi donne de l’âme à notre vie

Chers frères et sœurs,
« Effata! », « ouvre-toi ! »,
disait Jésus à l’homme handicapé dimanche dernier.
« Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parlait correctement ».
« Ouvre-toi ! », disait encore Jésus à chacun et chacune d’entre nous.
« Ouvre-toi ! » surtout à la parole de ton Dieu,
qui vient te donner la force et la liberté,
et qui agrandit chaque jour, si tu le veux,
l’espace de ton espérance et de ta foi.

« Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille… »,
nous dit, en ce jour le prophète Isaïe.
Ouvert… C’est clair :
voilà ce que Jésus veut nous faire aujourd’hui.
Il veut nous ouvrir à la connaissance du mystère,
tant de la profondeur de notre être chrétien
que de la vie elle-même.
En fait, il s’agit ici du mystère de la relation entre Dieu lui-même et nous.

La foi, c’est ce qui donne une âme à notre vie,
c’est l’amour et la confiance vécus envers notre Père du Ciel
à travers les ombres et les lumières de cette vie.

Ce que nous apprenons de Jésus
et de la vie chrétienne n’a de sens et de valeur
que dans la mesure où cette connaissance façonne notre vie,
oriente nos décisions, nous donne le courage de l’Espérance.

C’est cette foi, en acte et en vérité, qui nous sauve
car elle nous façonne à l’image de Jésus
qui ne s’est pas contenté de savoir qu’il était, le fils de Dieu,
mais qui s’est comporté comme fils de Dieu
en demeurant fidèle envers son Père dans l’Amour et la confiance.

La question se pose alors de la part de Jésus :
« Pour toi qui suis-je ? »
Aurons-nous le courage, la patience,
la simplicité, le temps de lui répondre,
chacun dans son intimité ?

Si Jésus lui-même nous pose cette question,
c’est qu’elle ne peut rester sans réponse.
Notre conversion, au sens le plus profond du terme,
notre «retournement» vers la vie et la joie,
dépend de la vérité de ce que nous lui dirons.

Nous ne pourrons vivre l’Évangile,
si Jésus n’est pas pour nous une Bonne Nouvelle,
si nous n’entrons pas avec lui dans une relation personnelle et intime,
si nous ne nous engageons pas dans notre réponse à sa question :
« Pour vous, pour toi, qui suis-je ? »

Répondons-lui avec générosité et courage.
Jésus, je sais que tu es le Fils de Dieu,
que tu as donné ta vie pour moi.
Je veux te suivre avec fidélité
et me laisser guider par ta parole.
Tu me connais et tu m’aimes.
J’ai confiance en toi
et je remets ma vie entre tes mains.
Je veux que tu sois la force qui me soutienne,
la joie qui ne me quitte jamais.

Une chose est certaine :
ceux qui ont fait ce saut ne feraient marche arrière pour rien au monde.
Ils sont même surpris d’avoir pu vivre aussi longtemps
sans la lumière et la force
qui proviennent de la foi dans le Christ.

Comme saint Hilaire de Poitiers qui se convertit à l’âge adulte,
ils sont prêts à s’exclamer :
« Avant de te connaître, je n’existais pas ».
De cette confession naîtra aussi l’élan
qui porte à témoigner la foi
dans les milieux les plus divers,
y compris ceux dans lesquels il y a refus ou indifférence.

On ne peut pas rencontrer le Christ
et ne pas le faire connaître aux autres.
Ne gardons donc pas le Christ pour nous-mêmes.
Transmettons aux autres la joie de notre foi.
Le monde a besoin du témoignage de notre foi,
il a certainement besoin de Dieu.
Et Jésus bâtit l’Église sur le rocher de la foi de Pierre
qui confesse la divinité du Christ.
Il veut encore bâtir son Église sur la foi de Pierre,
mais il a besoin notre confession de foi et d’espérance.

Amen

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