FMJ MtlMardi, 29e Semaine du temps ordinaire – B
Frère Benoît
Ro 5, 12.15b.17-19.20b-21 ; Ps 39 ; Lc 12, 35-38
20 octobre 2009
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement

Gardons notre lampe allumée

Veillez… Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées (Lc 12,35).

Pour Jésus, chers frères et sœurs,
veiller signifie ici être ceint,
prêt pour servir.
Notamment ceux à qui a été confiée
la garde de la maison de Dieu,
c’est-à-dire l’Église,
le Seigneur demande la vigilance.

Heureux ces serviteurs que le Maître à son arrivée
trouvera en train de veiller
. (12,37)
Donc, veiller cela ne signifie pas
guetter avec anxiété le lendemain,
cela signifie vivre aujourd’hui dans le service,
humble et confiant, là où le Seigneur nous a envoyé.

Veiller, aujourd’hui, sur la vie de ce jour
est donc la meilleure façon d’attendre
la venue future du Seigneur.
Il semble même que le Seigneur prend plaisir
à nous surprendre dans notre aujourd’hui
par sa venue soudaine.

Quand il viendra, il ne va pas se fâcher
s’il ne nous trouve pas Le guettant au dehors de la maison,
les mains crispées sur la clôture du jardin.
Non ! Nous Lui ouvrirons immédiatement
dès qu’Il frappera sur la porte
car nous allons justement ouvrir la porte
pour prendre soin de nos frères et sœurs :
nous ne savons ni le jour ni l’heure de la venue du Seigneur.
Nous leur ouvrirons et c’est Lui qui entrera.
Alors Il se ceindra Lui-même et nous servira à sa table.
Alors Il comblera la mesure de notre charité
par la plénitude de son amour infini.

Le Seigneur nous a laissé son grand commandement.
Aimer le Seigneur, aimer le prochain
et l’aimer comme soi-même.
C’est ici la clef de la vigilance
et c’est là une lampe allumée
placée haut au milieu du monde.

Le Seigneur nous a appelé ses amis.
C’est à ses amis qu’il a confié son secret :
l’amour du Père pour toute créature
et sa volonté de sauver tout homme.
Les amis du Seigneur sont ceux
qui partagent ses secrets
et donnent alors leur vie avec Lui pour la vie du monde.

Veiller c’est attendre la valeur de notre vie de son amitié.
Non du demain, mais de Dieu.
C’est Lui qui vient avec la bénédiction.
C’est Lui qui est le premier et le vrai Serviteur,
Ami de l’humanité et le Sauveur de tous nos jours.
Il a racheté tous nos jours du néant et c’est là qu’Il nous donne sa vie.

Pour veiller, donc, il faut d’abord veiller sur soi-même,
sur son propre cœur,
afin qu’il ne mette sa confiance en lui-même,
dans ses propres forces, les considérant illimitées,
ni dans sa richesse, mais en Dieu.

S’aimer soi-même,
c’est justement se livrer à la Providence de Dieu
au milieu de nos jours limités
et de nos forces limitées.
À travers cette réconciliation avec soi-même,
avec le temps qui nous a été donné,
nous pouvons très humblement, dans la foi,
servir les autres, veiller sur les autres.

Apprends-nous à compter nos jours Seigneur
pour obtenir la sagesse du cœur.

Voici un exemple de cette sagesse du cœur :
Un jour, alors que le jeune Dominique Savio
était à jouer avec ses copains,
on lui posa cette question :
« Que ferais-tu si dans une heure
le Seigneur devait venir ? »
Il répondit : « Sans me soucier d’avantage,
je continuerais de jouer avec mes amis. »

Si nous ne sommes pas capables
d’ajouter une coudée à la longueur de notre vie (cf Lc 12,25),
si nous ne pouvons faire même cette plus petite chose,
alors pourquoi nous inquiéter ?

Aimons nos jours, aimons celui qui nous a été donné aujourd’hui,
afin de servir les autres en paix
et ainsi attendre la venue
de notre Seigneur Jésus-Christ dans la confiance et la joie.

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