Samedi, 4e Semaine de Carême – B
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Jr 11, 18-20 ; Ps 7 ; Jn 7, 40-53
21 mars 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Est-ce que je me rapproche de Dieu ?

Mes frères, mes sœurs,

Le passage de l’Évangile d’aujourd’hui présuppose que Jésus a pris la Parole à plusieurs reprises et qu’Il a accompli des signes au point que les chefs des prêtres et les pharisiens décidèrent d’envoyer des gardes pour arrêter Jésus.

Pour les chefs des prêtres et les pharisiens, Jésus est un imposteur : Il n’est pas le messie qu’Il prétend être, même si dans la foule de ceux qui L’écoutent, certains proclament qu’Il est le prophète et que d’autre l’acclament comme le messie.

Les pharisiens et les chefs des prêtres font partie de l’intelligenzia. Ils ne peuvent admettre que le messie vienne d’un milieu populaire comme la Galilée et qu’il n’appartienne pas à une classe supérieure de la société d’alors.

Même les gardes qui devaient Le leur ramener sont séduits par les paroles de Jésus : « Jamais personne n’a parlé comme Lui » (Jn 7,46), disent-ils aux pharisiens qui sont choqués que les gardes ne L’aient pas ramené.

Il n’y a que Nicodème parmi les pharisiens qui demande que l’on prenne au moins le temps d’écouter Jésus avant de L’arrêter et de Le condamner.
Aujourd’hui encore, Jésus est ignoré; s’Il est entendu, Il n’est pas vraiment écouté; Il est condamné à mort, notamment à travers la personne de nombreux chrétiens qui sont martyrisés en son nom.

Alors que nous entrons bientôt dans le temps de la Passion, il nous faut aller plus loin que dénoncer ceux qui ont mis à mort Jésus et ceux qui persécutent aujourd’hui les chrétiens. Il nous faut nous regarder nous-mêmes et nous demander si par nos omissions, nous ne faisons pas taire Jésus, si par nos paroles nous ne nous éloignons pas de la Parole de Dieu, si par nos actions, nous n’empêchons pas l’amour de Dieu de se répandre.

Le pape François avait une méthode très simple pour nous permettre de faire un bon examen de conscience : est-ce que mes pensées, mes paroles, mes gestes me rapprochent de Dieu ou m’en éloignent. Et puis : est-ce que mes pensées, mes paroles, mes actions, me rapprochent de mes frères et sœurs ou m’en éloignent. Cet examen devrait nous conduire à prendre conscience qu’il nous appartient de témoigner de la présence de Dieu dans le monde, en commençant par les lieux et les personnes qui nous sont les plus proches. Les périphéries sont souvent proches de nous. AMEN