sanct - smIMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE – A
Gaëtan Baillargeon, ptre
Gn 3, 9-15.20 ; Ps 97 ; Ép 1, 30-6.11-12 ; Lc 1, 26-38
8 décembre 2010
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement

Elle s’appelait Marie

La liturgie de cette solennité nous permet de saisir la place de Marie dans l’histoire du
Salut : le « oui » de Marie est le trait d’union entre la Première Alliance et la Nouvelle,
entre la religion de l’attente et celle de l’accomplissement.
Selon la première création, l’être humain est un être fragile, son coeur est partagé. Il peut
se détourner de Dieu, choisir lui-même ce qui est bien et ce qui est mal, et se faire ainsi
l’égal de Dieu. C’est bien là sa faute originelle.

Mais comme le rappelle l’apôtre Paul, Dieu devait nous combler de sa bénédiction car il
nous avait choisi dès avant la création du monde pour devenir ses fils et ses filles en son
Fils.

Le peuple de la Première Alliance fut préparé par de longs siècles à accueillir le Messie.
Et quand vint la plénitude des temps, le projet de Dieu de recréer merveilleusement
l’humanité en son Fils put se réaliser par la grâce prévenante de Dieu à l’égard de Marie
de Nazareth, par le « oui » de cette jeune fille qui portait en elle toute l’espérance de son
peuple, par sa disponibilité parfaite à la volonté du Seigneur.

Avec le « oui » de Marie, les temps messianiques vont pouvoir faire irruption dans
l’histoire humaine. La révélation de Dieu arrive à une nouvelle étape en passant de la
promesse à sa réalisation. « Le ciel a répandu sa rosée et la terre a fait germer le
Sauveur », comme le chante si bien l’hymne latine du Rorate coeli de super du temps de
l’Avent.

Marie devient, par grâce spéciale de Dieu, le modèle, la Mère de l’humanité recréée dans
le Christ. Elle est la nouvelle Ève, la mère ce ceux et celles qui ont été revivifiés par
l’Esprit de Dieu dans le Christ. Elle nous manifeste que notre vie de foi, notre vie
spirituelle, réside dans notre ouverture, notre disponibilité à la volonté du Père.
Marie devient ainsi pour nous tous la figure, le modèle, la Mère de l’Église. Marie a
épousé toutes les espérances de son peuple, son désir de salut, ses souffrances et ses joies.
Elle a donné au monde notre Sauveur, Jésus, le Christ.

La mission de l’Église n’est pas différente, notre mission personnelle n’est pas différente.
Le nouveau peuple de Dieu doit lui aussi prendre sur lui toutes les espérances de
l’humanité, ses besoins de paix, de justice, de réconciliation et de pardon, ses soifs de
bonheur, ses souffrances… Et l’Église doit aussi présenter au monde le même Sauveur, le
Christ Jésus.

Chacune, chacun de nous peut jouer ce même rôle, là où elle est, où il est. Offrir sa vie en
action de grâce et en intercession pour le renouveau de l’humanité et du monde.