FMJ MtlQuinzième dimanche du temps ordinaire – B
Frère Thomas
Am 7, 12-15; Ps 84 (85); Ep 1,3-14; Mc 6,7-13
15 juillet 2018
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

Donner corps au Christ à 2 ou à plusieurs

Voilà que Jésus envoi ses apôtres en mission.
Il les envois deux par deux,
en leur prescrivant de ne rien prendre pour la route.
Voilà deux caractéristiques de la mission :
témoigner à plusieurs; et la simplicité des moyens.

Pourquoi Jésus envoi-t-il ses apôtres deux par deux?
Parce qu’à deux les disciples peuvent
pratiquer la charité l’un envers l’autre.

Jésus n’a-t-il pas dit :
« C’est à ceci qu’on vous reconnaitra
pour mes disciples,
à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ».

Tout seul, un disciple peut certes déployer
tout un zèle missionnaire,
mais il manquera
le témoignage de la communauté chrétienne.
À deux, les disciples en mission
se stimulent aussi, ils s’encouragent mutuellement.

Paul partait pour ses missions accompagné;
d’abord de Barnabé, puis de Silas.
Il avait d’autres compagnons de mission
qui l’accompagnaient à l’occasion :
Timothée, Tite, Sylvain, Luc, Marc.
Pour des chrétiens, il est important de ne pas rester seuls.

L’eucharistie dominicale est un lieu privilégié
où les chrétiens font corps.
C’est de là que partent toutes les missions.
C’est là que l’Église se constitue
comme communion missionnaire.
C’est là que se constitue la communauté chrétienne.

Un chrétien qui reste tout seul
en n’allant pas là où se trouvent d’autres chrétiens
est un chrétien en danger.
Un croyant qui se dit non pratiquant,
en ne rencontrant pas d’autres croyants,
se prive de témoigner de l’amour de Dieu avec d’autres.

Ainsi donc, à deux, ou à plusieurs,
nous donnons corps au Christ
et nous témoignons de Lui de façon plus crédible;
ainsi que l’ont fait les apôtres.

Si Jésus envoi ses apôtres deux par deux,
Il les invite aussi à la simplicité des moyens :
ne rien prendre pour la route,
seulement un bâton :
pas de pain, pas de sac,
pas de pièces de monnaie dans la ceinture.
Si quelqu’un voyageait ainsi aujourd’hui
il serait vite taxé d’imprudent.

Cependant regardons pourquoi Jésus
demande à ses apôtres de voyager ainsi.
C’est la suite des instructions de Jésus
qui nous renseigne :
« Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison,
restez-y jusqu’à votre départ ».
Si Jésus appelle ses apôtres à voyager aussi léger,
c’est pour qu’ils puissent dépendre de l’hospitalité
de ceux et celles vers qui ils sont envoyés.

À la gratuité du don des guérisons
répond ainsi la gratuité de l’accueil des habitants.
Cet accueil cependant n’est pas automatique
ni systématique.
Jésus envisage le cas du non accueil des apôtres.
Il leur prescrit alors de secouer la poussière de leurs pieds,
pour repartir sans ressentiment.

Aujourd’hui le don des guérisons
se trouve dans le don des sacrements de l’Église.
Les sacrements sont gratuits.
Les ministres du culte s’en remettent à
l’accueil de ceux qui bénéficient des sacrements.
Ils s’en remettent à leur générosité
par exemple dans les quêtes qui sont faites.

S’il y a cette gratuité,
au temps des apôtres comme en notre temps,
c’est parce que le don de Dieu à la base est gratuit.
C’est Dieu qui nous a aimé le premier.
Il attend que nous l’aimions à notre tour,
mais Il ne cesse de nous prodiguer son amour,
gratuitement.
Dans les guérisons, les libérations,
dans les sacrements
et spécialement dans le Sacrement de l’eucharistie
où Il se donne à nous inlassablement.

Sois béni Seigneur,
tu appelles tes apôtres
et tu nous appelles à ne pas cheminer seuls,
pour que nous puissions témoigner de ton amour.
Tu nous appelles à recevoir tes dons gratuits
et à te répondre gratuitement par le don de nos vies.

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