FMJ MtlSamedi, 11e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
2 Co 12, 1-10 ; Ps 33 ; Mt 6, 24-34
22 juin 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Cherchez le Royaume !

Est-ce que Jésus nous enseigne aujourd’hui l’insouciance ?
« Ne magasinez pas,
votre frigidaire se remplira par miracle! »
Non !

Ce que Jésus dénonce
ce n’est pas de s’occuper
de nourriture et de vêtements,
c’est d’en être inquiets.

Le mot ‘inquiétude’ revient six fois dans cet Évangile !

Pourquoi nous laisser dévorer par tant d’inquiétudes ?
Pourquoi vivre comme si nous étions orphelins de Père ?

J’ai le goût de répondre au Seigneur :
Oui, mais le chômage ça existe !
la misère ça existe ;
les dettes ça existe ;
les vêtements qui s’usent ça existe ;
les prix qui montent ça existe ;
Et que dire de la famine, des guerres, des persécutions…

La réponse de Jésus est claire :
« Cherchez le Royaume.
Cherchez la justice de Dieu
et tout cela – la nourriture, le vêtement… –
vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33).

Notez aussi que Jésus ne dit pas
« le reste te sera donné,
mais le reste vous sera donné… ».

Si nous mettons nos énergies ensemble
à chercher le Royaume et sa justice,
le reste nous sera donné.
« Chercher le Royaume » :
qu’est-ce que cela veut dire ?
Le Royaume, il est là.
Le Royaume, c’est la victoire de l’Amour de Dieu,
le règne de l’Amour,
qui vient de la croix de Jésus et de sa résurrection.
C’est un grand Wi-Fi à notre disposition.
Le chercher, c’est se connecter,
c’est nous imprégner de cette victoire.

« Chercher la justice de Dieu »,
qu’est-ce que cela veut dire.
La justice de Dieu,
c’est Dieu qui nous rend justes,
qui nous ajuste à Lui.
C’est Dieu qui nous gracie.
Chercher cette justice, c’est nous laisser gracier.

Tout cela veut dire que nous ne cherchons plus
le Royaume des choses qui brillent dans ce monde.
Le Royaume du bien-être, du paraître, du luxe, du pouvoir.
Et nous ne cherchons plus notre propre justice,
nous ne cherchons plus à prouver à Dieu
que nous méritons son amour.

Nous choisissons Son Royaume, Sa justice.
Notre faiblesse n’est plus le lieu de notre peur,
de notre honte, de notre inquiétude.
Cela devient le lieu de notre joie,
de notre fierté, de notre gloire.
Nous nous mettons à désirer la dernière place,
à désirer les humiliations
– pas à les susciter, mais à les accepter et les désirer –
Parce que ce que nous cherchons,
ce n’est plus d’être puissant,
c’est que la puissance de Dieu se déploie en nous.

Je ne veux plus être puissant, brillant,
bien vu de Dieu et des humains.
Je veux Dieu.
Je veux Sa vie en moi, en nous.
Je veux Sa victoire.
Je veux Sa justice.

Je veux être habillé par Lui.
Je veux être nourri par Lui.
Je veux Le voir.
Je veux que tous Le voient.

Et pour cela, je prends le chemin du service,
de l’humble service
à l’école de Saint Joseph.

Mgr Elchinger qui fut père conciliaire
nous disait un jour que Karl Barth lui avait fait voir
que l’ajout de Saint Joseph au Canon Romain
au moment du Concile
était un signe des temps.
L’Église catholique choisissait le service humble des humains.

Et que viennent de faire Benoît XVI et le Pape François ?
Ils ont fait ajouter Saint Joseph
aux trois autres prières eucharistiques.
Le chemin de l’humble service est le chemin de l’Église !

© FMJ – Tous droits réservés.