Huit jours de prière pour l’unité des chrétiens

Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance

Jean 15, 1-17

Thème du jour

Former un corps uni :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12)

Méditons les textes bibliques de ce jour avec un commentaire de Mgr Jean Cassien de Vicina, évêque orthodoxe roumain.

Col 3, 12-17 | Revêtez des sentiments de compassion

Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce.

Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres en toute sagesse ; par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance. Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.

Jn 13, 1-15; 34-35 | Aimez-vous les uns les autres

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit :
« C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
Jésus lui répondit :
« Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit :
« Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit :
« Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit :
« Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait :
« Vous n’êtes pas tous purs. »

Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit :
« Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

Méditation par les sœurs de Grandchamp

La veille de sa mort, Jésus se mit à genoux pour laver les pieds de ses disciples. Il savait la difficulté de vivre ensemble, et l’importance du pardon et du service mutuel. « Si je ne te lave pas », dit-il à Pierre, « tu ne partageras rien avec moi. »
Pierre a accueilli Jésus à ses pieds, il a été lavé, a été touché par l’humilité et la douceur du Christ. Il suivra son exemple et pourra être au service de la communion entre les croyants dans
l’Église naissante. Jésus désire que la vie et l’amour circulent entre nous, comme la sève dans la vigne, afin que les communautés chrétiennes forment un seul corps. Mais aujourd’hui comme hier, il n’est pas facile de vivre ensemble. Souvent nous sommes mis devant nos propres limites. Parfois nous n’arrivons pas à aimer ceux qui nous sont proches, dans une communauté, une paroisse, une famille. Il arrive que nos relations se détériorent totalement.
En Christ, nous sommes invités, à travers d’innombrables recommencements, à revêtir des sentiments de compassion. Nous reconnaître aimés par Dieu nous pousse à nous accueillir les uns les autres dans nos forces et nos faiblesses. Alors la présence du Christ transparaît entre nous.

« Avec presque rien, es-tu créateur de réconciliation dans ce mystère de communion qu’est l’Église ? Soutenu par un entraînement commun, réjouis-toi, tu n’es plus seul, tu avances en tout avec tes frères. Avec eux, tu es appelé à réaliser une parabole de la communauté ».

Taizé, Les écrits fondateurs