Le confinement de l’année dernière m’a offert un cadeau insoupçonné. Il m’a donné de vivre le Triduum Pascal de cette année avec un appétit spirituel inédit. Vivre les Jours Saints en compagnie des Fraternités monastiques de Jérusalem a été pour moi un merveilleux don de Dieu.

En présence des moines et des moniales et du peuple de Dieu, j’ai suivi intensément la marche de Jésus le Nazaréen vers l’accomplissement de sa mission divine. Cette montée vers Pâques ponctuée de magnifiques offices liturgiques a nourri ma foi.

J’ai en tête plusieurs temps forts. Jeudi Saint, en cette nuit de toutes les amertumes où Jésus a vécu la défection de ses disciples, miroir de toutes nos lâchetés et notre petitesse, j’entends encore le chant magnifique des trois moniales à l’Office de nuit et la cantillation du psaume 21 interprété par Frère Dominique. Moments poignants de communion avec le Christ.

Vendredi Saint, le récit de la Passion et la Crucifixion du Christ m’a plongé dans l’immense mystère de la Croix nourricière. Dans la séquence effroyable des événements, Jésus n’a jamais dévié de la volonté du Père. Il est resté fidèle à son message d’amour et de non-violence jusqu’à son dernier souffle. Comment pourrait-on douter de son immense amour? Quelle consolation pour l’humanité embourbée dans ses entraves de toutes sortes !

Puis, en route dans le silence fécond du Samedi Saint, nous avons assisté à l’Office de descente aux enfers qui commémore la trajectoire unificatrice du Seigneur dans les moindres replis de nos zones d’ombre. Nous avons vécu l’espérance radieuse de la Vigile pascale au cours de laquelle trois catéchumènes ont reçu le baptême, preuve du travail inlassable de l’Esprit Saint. Trois nouveaux baptisés dans la barque de l’Église, j’en suis chavirée. Puissent-ils faire route en compagnie du Seigneur jusqu’à la fin de leurs jours.

Dimanche de Pâques au petit matin, à l’Office de résurrection, l’allégresse des chants des moines et des moniales m’a comblée de joie. Dans l’ivresse pascale, je suis sortie du Sanctuaire toute joyeuse comme le fonctionnaire éthiopien sur son char à qui l’apôtre Philippe venait d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus…! Il est Vivant et Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps !

On ne sort pas indemnes des Jours Saints. C’est la grande histoire d’amour de Dieu pour les hommes. La plus belle. Celle qui nous touche au plus profond de notre être. Je souhaite à tous d’accueillir cette joie pascale et d’en faire son pain quotidien.

Michèle